FIL INFO — Quelques Algériens de Grenoble se sont donné rendez-vous lundi 22 février à proximité du consulat d’Algérie de Grenoble. Le but ? Rappeler que le Hirak, mouvement de soulèvement populaire, fête ses deux ans. Et appeler, une fois encore, à une vraie transition démocratique en Algérie… ainsi qu’au soutien des démocraties occidentales.
C’est à deux pas du consulat d’Algérie de Grenoble, sur le quai Stéphane-Jay, qu’une quinzaine d’Algériens grenoblois se sont donné rendez-vous une nouvelle fois lundi 22 février. Drapeaux, musique et prises de parole ont émaillé le rassemblement. Le but ? Raviver le Hirak, grand soulèvement populaire (et pacifique) de contestation du pouvoir algérien, qui débutait dans les grandes villes du pays voici deux ans jour pour jour.
Rassemblement d’Algériens de Grenoble à proximité du consulat d’Algérie le 22 février 2021. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Un nouveau président est à la tête du pays : Abdelmadjid Tebboune a succédé à Abdelaziz Bouteflika… sans que les manifestants ne voient de différence. « Il n’est pas légitime, c’est l’armée qui l’a placé comme président. Il n’a rien fait pendant un an, puis est parti en Allemagne se faire soigner car il a plein de maladies », moque Hassene Kemel, du collectif algérien. Cinq ans plus tôt, c’est le président Bouteflika qui se faisait soigner en France. Notamment à Grenoble.
Pas de « soutien moral » de l’occident
De quoi irriter un peuple qui « n’a même pas un vrai service CHU avec la Covid », se désole encore Hassene Kemel. Et ce n’est pas la nouvelle constitution qui lui donne le sourire. À ses yeux, avec plus de 70 % d’abstention pour le référendum de son adoption, celle-ci n’est pas plus légitime que le président qui l’a portée. « Il a fait une constitution pour lui. Mais quand on fait une constitution, ça part des demandes du peuple ! », s’insurge-t-il.
Le grand regret d’Hassene Kemel ? L’absence de soutien au mouvement des pays démocratiques, notamment de la France. Au micro, le militant prend toutefois soin de ne pas confondre le peuple français, qu’il juge solidaire du peuple algérien, et ses dirigeants. Que demande-t-il ? « Un soutien moral, c’est tout. On ne veut pas d’ingérence, juste faire un discours pour soutenir le peuple et condamner le pouvoir », explique-t-il.
Et de s’interroger sur l’attitude des démocraties. « Qu’est-ce que l’occident cherche ? Est-ce qu’il vaut mieux soutenir un peuple qui cherche la démocratie, ou une dictature ? », se demande Hassene Kemel. Qui décrit un peuple, en particulier sa jeunesse, « qui rejette l’Islam intégriste, qui rejette la dictature, qui rejette l’État militaire ». « L’Algérie, c’est l’ouverture sur l’Europe, sur la France. Il vaut mieux travailler avec les démocrates ! », conclut-il.