FIL INFO – Si les plaques de l’espace Samuel-Paty de Voreppe ont été posées dans une relative discrétion, elles ont attiré l’œil d’usagers des réseaux sociaux. Décidé en octobre 2020, l’espace Samuel-Paty est aujourd’hui réalité, juste devant le collège André-Malraux. Une cérémonie officielle sera organisée lorsque les conditions sanitaires le permettront, indique la municipalité.
« Espace Samuel Paty, professeur assassiné par un terroriste le 16 octobre 2020 parce qu’il enseignait la liberté d’expression ». La photographie commence à se diffuser sur les réseaux sociaux, notamment sur la page Facebook de la radio associative RKS. La Ville de Voreppe a en effet nommé l’un de ses espaces du nom du professeur d’histoire-géographie, tué après avoir montré des caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours. Les plaques ont été posées au début de l’année 2020.
La création d’un espace Samuel-Paty avait été approuvée à l’unanimité par le conseil municipal de Voreppe le 29 octobre 2020. « Par cette décision, le conseil municipal entend manifester collectivement son soutien sans faille, sa solidarité envers toutes celles et ceux dont le métier est de diffuser les valeurs et les savoirs et rappeler sa volonté d’agir contre celles et ceux qui s’y opposent, y compris par la violence », indique la délibération.
« Au-delà d’une simple minute de silence, j’ai souhaité qu’un hommage plus marquant et surtout durable soit rendu à ce jeune professeur qui a payé de sa vie l’enseignement à ses élèves des principes essentiels de la liberté d’expression », expliquait encore le maire de Voreppe, Luc Rémond, dans le bulletin municipal de novembre 2020.
Un espace en face du collège André-Malraux
Tout un symbole : c’est l’espace situé en face du collège André-Malraux de Voreppe qui a été choisi pour porter le nom de Samuel Paty. Un emplacement « en référence au métier de Samuel Paty et en hommage à l’homme qu’il était », écrit Luc Rémond. Et même… double symbole ? Les enseignants du même collège André-Malraux avaient choisi de faire grève à la rentrée de novembre 2020, par refus de « bâcler » l’hommage envers leur collègue assassiné.
L’arrêt de travail avait été consacré à préparer dignement l’hommage en question. « Un copain s’est fait assassiner : on ne va pas aller voir les élèves pour faire des mathématiques à 8 heures comme si de rien n’était ! », s’agaçait ainsi un membre du conseil d’administration du collège. La Ville de Voreppe précise qu’une cérémonie sera organisée dès que la situation sanitaire le permettra, impliquant les habitants ainsi que les élèves et les enseignants du collège.