FOCUS – Suite à la réquisition d’un immeuble dans le quartier de l’Abbaye début décembre, les militants du Droit au logement (Dal) lancent une pétition. Ils demandent le rétablissement de l’eau, du chauffage et de l’électricité, coupés depuis le 17 décembre. Ils ont également écrit une lettre ouverte au maire Éric Piolle alors que le dialogue semble plus que jamais au point mort avec la Ville de Grenoble.
« Je ne sais pas si c’est le pire ici, mais c’est du jamais vu ! », lâche Raphaël Beth du Dal 38. Depuis le mercredi 9 décembre, 52 personnes occupent un immeuble au cœur du quartier de l’Abbaye, à Grenoble. Une petite dizaine de personnes étaient présentes, mercredi 30 décembre, devant l’immeuble pour présenter la pétition lancée par Droit au logement.
Au cœur des revendications : le rétablissement dans les appartements du chauffage, de l’électricité et de l’eau, coupés par Actis, le gestionnaire de l’immeuble. « C’est des méthodes inimaginables », juge Guy Tuscher d’Ensemble à gauche. L’ancien conseiller municipal de la majorité, puis dans l’opposition lors du premier mandat d’Éric Piolle était présent pour soutenir les occupants. Plus surprenant, le Dal 38 a également reçu le soutien de l’acteur Pierre Richard.
« Nous demandons au maire de Grenoble, Éric Piolle, et à défaut au préfet, de faire rétablir les fluides dans l’attente du relogement stable, accessible et digne », exige le texte de la pétition. Le Dal 38 y rappelle que pendant quatre ans, les 232 logements sont restés vides mais chauffés et voit dans la coupure des fluides un « acte cynique ».
Le bailleur privé de recettes craint des dépenses supplémentaires
Et comme toujours, alors qu’ils tapent sur la mairie ou autres services publiques locaux, ils se gardent bien de mettre en cause l’État…
– Qui est responsable de la « non-admission » au séjour d’un certain nombre de ces personnes ? L’Etat ! pas la ville de Grenoble qui n’a aucun pouvoir en la matière,
– qui est responsable du « non-accueil » dans des dispositifs d’hébergement pérennes et dignes ? L’Etat ! pas la ville de Grenoble qui gère différents dispositifs plutôt de bonne qualité et sans remettre les personnes à la rue.
C’est affligeant de voir une telle volonté de ne pas agir vis-à-vis des vrais responsables. L’idée du sourire du Préfet face à cette situation est insupportable…