EN BREF – Les régionalistes lancent un appel « à toutes les bonnes volontés », quelques mois avant les élections départementales et régionales. Regroupés au sein du Parti occitan (Partit Occitan en langue occitane), membre de la fédération Régions et peuples solidaires, ils défendent une « reterritorialisation » des décisions et des actions politiques.
« Il est temps de se redresser, de stopper cette hémorragie et de redonner vie et sens à nos territoires, en Ardèche, Drôme, Isère comme ailleurs », clame le Parti occitan dans un communiqué.
La fédération Drôme Ardèche Isère lance ainsi un appel, à quelques mois des élections départementales et régionales. Initialement prévues en mars, celles-ci devraient être repoussées en juin en raison de la crise du Covid-19.
Ce mouvement se classe à gauche de l’échiquier politique qui se revendique comme écologiste. Il est par ailleurs membre du parti politique Régions et peuples solidaires, qui compte 29 conseillers régionaux, six députés, un sénateur et un député européen.
Des grandes régions « dispendieuses, inefficaces et ingérables »
Le Parti occitan s’attaque aux grandes régions qui composent la France. En 2015, celles-ci sont passées de 22 à 14, sous l’impulsion de François Hollande, dans le cadre de l’acte III de la décentralisation. Un décision motivée par la volonté de réduire la complexité administrative en France. Pour le Parti Occitan, ces super-régions seraient « dispendieuses, inefficaces et ingérables ».
Et le mouvement politique ne cache pas ses griefs à l’encontre de la délimitation du territoire Auvergne Rhône-Alpes. « Ici plus qu’ailleurs une métropole, celle de Lyon, aura écrasé le reste de la région qui n’avait vraiment pas besoin de cela », dénonce-t-il. Les forces économiques seraient regroupées dans la Capitale de Gaules, privant les autres territoires de vitalité et de perspectives.
De plus, les régionalistes reprochent au président de la Région Laurent Wauquiez, un « plan de communication dessiné selon ses ambitions ». Pointant notamment l’installation de panneaux aux couleurs de la Région installés à l’entrée de chaque ville et village. « Une pollution visuelle », pour eux. Le parti ne manque pas non plus de dénoncer le centralisme et, surtout, « l’esprit embrumé de quelques technocrates parisiens ».
Le maître mot du Parti occitan : « reterritorialiser »
Le parti mise sur un leitmotiv : la reterritorialisation. « L’initiative et la résistance doivent venir de nos territoires », insiste-t-il. Une reterritorialisation d’abord de l’économie et de l’emploi qui doit passer par une fiscalité adaptée.
Mais aussi de l’agriculture, pour « se libérer des contraintes de la mondialisation ». Le parti souhaite ainsi le développement de l’agriculture biologique à taille humaine.
Les régionalistes plaident également pour une répartition sur le territoire des services publics, des commerces de proximité et de l’artisanat.
Pour l’instant, seule Fabienne Grébert s’est déclarée candidate pour « Les écologistes » aux élections régionales. Le Parti occitan souhaite, lui, saisir l’opportunité de ce scrutin pour « répondre à la crise démocratique et enclencher un processus nouveau pour nos territoires ». Il espère renouer le dialogue entre les citoyens et les politiques. Un défi de taille.