FOCUS - Le cessez-le-feu signé entre l'Arménie et l’Azerbaïdjan met fin à 43 jours de conflit dans le Haut-Karabagh. Un accord fragile et très défavorable à cette république autoproclamée de Transcaucasie – aussi appelée Arstakh – qui renonce à trois quarts de son territoire. En plus de pertes humaines, la plupart des 140 000 habitants sont contraints à l'exil vers l'Arménie. En Isère, les collectivités locales vont s'organiser pour les soutenir.
"La France n'a pas fait grand chose à part des déclarations de principe", lâche Patrick Curtaud, conseiller départemental de l'Isère en préambule de la table ronde organisée par la Maison de la culture arménienne de Grenoble et du Dauphiné (MCAGD).
Un constat partagé par les différents acteurs présents : le maire de Grenoble Éric Piolle, la députée de l'Isère Émilie Chalas ou encore Nathalie Béranger, conseillère régionale de la majorité, réunis autour de Daniel Marandjian, président de la MCAGD.
Un accord signé le 10 novembre a mis fin au conflit
La plupart d'entre eux étaient d'ailleurs déjà présents au rassemblement en soutien aux Arméniens, place de Verdun, le 26 octobre 2020. Mais, entre temps, la situation a évolué.
Les belligérants ont signé un accord le 10 novembre pour mettre fin au conflit qui a causé la mort de 2 300 soldats côté arménien. Acculés par les coups de semonce de la Turquie et de l’Azerbaïdjan, les dirigeants de l'Arstakh se sont résignés à signer ce cessez-le-feu. Cet accord, défavorable aux Arméniens, prévoit la perte de plusieurs districts, auparavant situés dans la région du Haut-Karabagh.
Entre autres, Fizuli, Jabrail, Kubaltu, Zangelan, des parties de Hadrut, Martuni, Askeran et Shushi. Sa signature a provoqué des scènes de colère et d'incompréhension chez certains Arméniens qui se sont sentis trahis.
L'accord reste fragile et "n'envisage pas de solution de fond à la question", seulement "la cessation des hostilités", a précisé Nikol Pachinian, le Premier ministre arménien. Conclu sous l'égide de la Russie, cet accord réaffirme la puissance de Vladimir Poutine dans la région. Et, par la même occasion, la faiblesse du groupe de Minsk. Le conflit, complexe, a entraîné une déstabilisation de la région qui laisse entrevoir de nombreuses menaces pour les prochains mois.
Une levée de fonds pour le Haut-Karabagh
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