EN BREF - Un rassemblement se tenait ce vendredi 13 novembre 2020 à Grenoble en soutien au secteur culturel, durement touché par la crise sanitaire, suite à un appel national à la mobilisation de la FNSAC-CGT1Fédération nationale des syndicats du spectacle, du cinéma, de l’audiovisuel et de l’action culturelle. Objectif : dénoncer les conséquences du nouveau confinement et exprimer des revendications.
« La culture debout pour ne pas crever ! » Tel était le mot d'ordre de la mobilisation nationale lancée par la Fédération nationale des syndicats du spectacle, du cinéma, de l’audiovisuel et de l’action culturelle (FNSAC-CGT), ce 13 novembre 2020. À Grenoble, près d'une centaine d'acteurs de la culture ont répondu à l'appel et se sont rassemblés à midi rue Félix-Poulat. Leur objectif ? Dénoncer les conséquences du nouveau confinement qui « pourrait durer bien au-delà d’un mois ». Ce qui précipiterait le spectacle vivant, le cinéma et l’audiovisuel dans « une situation catastrophique », estiment-ils.
« L’ensemble du secteur culturel est en grand danger ! », alertait de son côté le Collectif des syndicats du spectacle et de la culture CGT Isère, organisateur du rassemblement. « Théâtres, cinémas, librairies fermées : culture sacrifiée ! Exigeons les conditions et les moyens pour travailler », invitait-il dans un tract distribué aux passants. Ce même collectif avait d'ailleurs déjà tenté d'organiser un rassemblement le 7 novembre dernier avant d'essuyer l'interdiction de la préfecture de l'Isère.
Les acteurs de la culture souhaitent pouvoir (re)vivre de leurs métiers
« Nous avons le sentiment que la situation sanitaire est instrumentalisée par le pouvoir pour réduire un certain nombre de libertés, notamment la liberté d'expression », explique Patrick Seyer, metteur en scène membre du Syndicat français des artistes (SFA).
De fait, souligne le collectif, « des milliers de professionnels, permanents et intermittents du spectacle voient leur activité arrêtée nette ».
Aussi les acteurs de la culture revendiquent-ils « de pouvoir tous vivre de leurs métiers » – sans prendre de risques pour leur santé et celle du public.
Pour cela, « le gouvernement doit nous entendre au-delà des sympathiques mais insuffisantes déclarations de “compréhension” », exige le collectif. Qui demande « des aides publiques massives pour soutenir l’emploi et notamment financer les créations », les répétitions et résidences étant possibles.
Mais les revendications du secteur culturel vont bien au-delà pour lui permettre de sortir par le haut de la crise du Covid-19, comme l'a expliqué Patrick Seyer.
La culture, « grande oubliée de la crise sanitaire »
Claude Belmudes de l'Union nationale des syndicats de musiciens Snam-CGT a quant à lui communiqué quelques nouvelles susceptibles de rassurer un peu les participants. En premier lieu, le rendez-vous donné par Roselyne Bachelot à son syndicat en vue de lui faire des propositions. « Nous pensons que c'est là un des effets concrets de la mobilisation nationale », s'est félicité le syndicaliste.
Ensuite, Claude Belmudes a invité les musiciens de l'auditoire à s'emparer des aides à l'emploi prévues par le Fonds national pour l'emploi pérenne dans le spectacle (Fonpeps). « Cela va nous permettre de jouer dans des salles de petite jauge2Des salles de moins de 300 places », a précisé le syndicaliste.
Autre aide : le Gip cafés culture. Un fonds destiné à favoriser l’emploi artistique dans les cafés et restaurants. « Il y a déjà plus de 50 000 cachets aidés depuis sa création et les enveloppes ont été augmentées au titre de l'aide à la reprise », a-t-il complété.
Après plusieurs prises de parole, le rassemblement s'est alors dispersé. Mais le discours du Premier ministre Jean Castex prononcé la veille laissait un goût amer à certains. « À aucun moment, il n'a évoqué la culture », regrette une artiste. Preuve, selon elle, que « la culture est bien la grande oubliée de la crise sanitaire ».
Joël Kermabon
1 Fédération nationale des syndicats du spectacle, du cinéma, de l’audiovisuel et de l’action culturelle
2 Des salles de moins de 300 places