FOCUS – Premières réactions politiques locales suite à l’allocution du président de la République et l’annonce d’un reconfinement. Côté Département, Jean-Pierre Barbier redoute une « dangereuse crise sociale ». Tandis qu’Éric Piolle, maire de Grenoble, désigne les « angles morts » de la stratégie gouvernementale.
Le couperet est tombé : Emmanuel Macron a annoncé, ce mercredi 28 octobre à 20 heures, un reconfinement national du 29 octobre au soir jusqu’au 1er décembre. Une nouvelle sans grande surprise, puisque l’information fuitait dans de nombreux articles de presse depuis plusieurs heures. Les premières réactions politiques ne se sont donc pas fait attendre. Du côté notamment du Département de l’Isère et de la Ville de Grenoble.
Nouveauté par rapport au confinement de mars et avril : les écoles resteront ouvertes et continueront à accueillir les enfants. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
Dans un communiqué, le président du Département Jean-Pierre Barbier « tient à assurer les Isérois de la mobilisation pleine et entière des élus et des agents du Département afin de garantir la continuité des services départementaux ». Et rappelle que, contrairement à la première vague du Covid-19, l’Isère est cette fois particulièrement concernée par l’épidémie. Et serait même le deuxième département le plus touché du pays.
Jean-Pierre Barbier redoute « une dangereuse crise sociale » avec le reconfinement
Le président du Département ne fait pas preuve d’un optimisme débordant. « Ce nouvel épisode de confinement risque de réduire à néant les efforts de beaucoup d’entreprises et de leurs salariés, qui se sont battus pour sortir la tête de l’eau », prévient-il. Et celui-ci de redouter « une dangereuse crise sociale » à l’issue du second confinement. Venant s’ajouter à celle occasionnée par le premier.
Jean-Pierre Barbier redoute une « dangereuse crise sociale » avec le reconfinement. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Car les effets de la crise économique se font déjà sentir. Le président du Département rappelle ainsi que le nombre d’allocataires du RSA a augmenté de 10 % en Isère depuis le début de l’année. Soit 1200 bénéficiaires supplémentaires. Ceci alors que les demandes de RSA étaient en baisse ces dernières années. En cause ? L’arrivée de nouveaux allocataires, bien sûr, mais aussi le recul des embauches empêchant à d’autres de sortir du dispositif.
Début octobre, le Département annonçait ainsi débloquer 12 millions d’euros supplémentaires pour le RSA. Tout en souhaitant mettre l’accent sur l’accompagnement au retour à l’emploi. Objectif qui risque d’être compliqué, avec le nouvel épisode de confinement. De quoi amener Jean-Pierre Barbier à appeler « à endiguer la grande précarité qui frappe d’ores et déjà notre pays ».
Éric Piolle dénonce les « angles morts » du gouvernement
Du côté de la Ville de Grenoble, Éric Piolle dresse quant à lui un bilan sévère de l’action du gouvernement. Dans une vidéo postée sur sa page Facebook, au cours de laquelle il participe à un entretien, le maire dénonce « l’échec des stratégies » mises en place. Et fustige une fois encore un défaut de communication de l’État : « Il n’y a pas eu la volonté d’avoir un message fort vis-à-vis des personnes vulnérables », juge-t-il.
Pour le maire de Grenoble Éric Piolle, le reconfinement signe l’échec de la stratégie mise en œuvre par le gouvernement. © Place Gre’net
Éric Piolle identifie encore plusieurs « angles morts » dans la politique du gouvernement. « On peut continuer à travailler, mais pas de culture, pas de sport… Évidemment, pour notre santé mentale, c’est un enjeu très fort », estime l’édile. Autre angle mort : la précarité. S’il salue l’effort collectif que représentent les aides pour les entreprises, il déplore l’absence d’annonce pour « ces millions de Français qui ont basculé dans la pauvreté ».
Une autre pauvreté irrite par ailleurs le maire de Grenoble : la « pauvreté démocratique ». Comme ce fut déjà le cas par le passé, Éric Piolle déplore l’absence de partage des scénarios envisagés avec les territoires, en amont des décisions gouvernementales. Un partage qui « aurait permis à tout le monde de s’adapter, d’anticiper, de mieux préparer ce temps qui va être très compliqué pour l’ensemble des Françaises et des Français ».