EN BREF – Si le programme du festival Vues de familles était d’ores et déjà bouclé par ses organisateurs, les mesures annoncées par Emmanuel Macron le 14 octobre perturbent profondément son déroulement. Plongées dans l’incertitude, les associations réfléchissent désormais aux modalités d’un report.
Cette année, le contexte sanitaire ne concède rien au monde de la culture et de l’événementiel. Initialement prévu du 4 au 10 novembre, le festival Vues de familles, organisé par l’Union départementale des associations familiales avec douze structures associatives, n’est pas épargné.
Pour l’occasion, pas moins de cinq cinémas isérois s’étaient engagés à projeter une dizaine de films sur des thèmes de « parentalité, couple, vie quotidienne, handicap, liens familiaux… » L’objectif du festival étant de mettre en lumière la diversité des vies de familles, tout en soulignant la singularité de chacune d’entre elles.
Le Club à Grenoble et La Vence Scène à Saint-Égrève concernés par la mesure
Au lendemain de l’instauration d’un couvre-feu à partir de 21 heures dans la métropole de Grenoble, les associations sont contraintes de changer leur fusil d’épaule. Malgré tout, si certaines séances prévues le soir dans l’agglomération de Grenoble sont d’ores et déjà annulées, d’autres projections demeurent réalisables.
En effet, les salles du Club à Grenoble et de la Vence Scène à Saint-Égrève sont concernées par la mesure, tandis que celles de Voreppe, Bourgoin-Jallieu et de la Tour-du-Pin y échappent.
Par ailleurs, trois séances programmées l’après-midi ou en début de soirée resteraient possibles. À savoir, Coco au Kinepolis de Bourgoin-Jallieu, Mary et Max au Club de Grenoble et Le Kid au Cap de Voreppe.
Mais d’autres enjeux liés à la nouvelle mesure compliquent la prise de décision des organisateurs : quid du public qui pourrait assister aux séances du soir en dehors de la Métropole, mais contraint d’y revenir avant le couvre-feu de 21 heures ? Et les salles de cinéma sont-elles prêtes à maintenir les séances aux horaires encore possibles ? Ou bien à reporter leurs séances à une date ultérieure ?
Le festival repoussé… partiellement ou totalement
L’assemblée associative envisage deux options : un report total du festival à 2021 ou un report partiel, avec quelques séances maintenues cet hiver en négociant avec les salles. Si Mélanie Marcolin de l’Association des Collectifs enfants parents professionnels (Acepp) est partagée, elle penche davantage pour le report complet, car « l’idée est de garder l’image de la cohésion d’une dizaine d’associations qui proposent des films au même moment ».
Quant à la représentante du Syndicat des familles monoparentales de l’Isère (SFMI), elle est plutôt en faveur d’un report partiel. « Souvent, pendant la période hivernale, les gens sont éteints et isolés, a fortiori dans le contexte actuel, analyse-t-elle. Or en maintenant quelques séances, on pourrait leur apporter un peu de chaleur et de dynamisme, en quelque sorte. »
Repousser l’échéance du festival ne fait pas peur à la directrice de l’Udaf de l’Isère Sarah Montaudon. « De toute façon, nous avons déjà les films, les droits de diffusion et les partenariats avec les salles de cinéma, assure-t-elle. Il s’agira uniquement de revoir les dates de projections. »
À l’aune de la consultation avec les associations et les salles de cinéma, les organisateurs devraient prendre une décision définitive le 16 octobre. Mais ce report pose une question plus large : les “soirées ciné” ne seront-elles bientôt qu’un lointain souvenir pour les Grenoblois ?
Simon Marseille