EN BREF - Deux Pipistrel Velis Electro, les tout premiers avions électriques homologués, ont décollé de Genève le 23 septembre 2020. Leur but : parcourir un trajet en onze étapes, entre la Suisse et la France. Il s'agit là d'un premier défi pour l'association Elektropostal, les pilotes comptant rallier Casablanca en 2021.
Six pilotes, ambassadeurs de l’association Elektropostal, ont décollé ce 23 septembre de Genève, à bord de deux Velis Electro. Un premier défi qui a également valeur de test.
Ce modèle est en effet devenu le premier avion électrique au monde à obtenir la certification de l'Agence de la sécurité aérienne de l'Union européenne (EASA), le 10 juin dernier. Un sésame qui lui permet la commercialisation à grande échelle.
Les six pilotes en question ? Bertrand Piccard, Raphaël Domjan, Jean-François Clervoy, Raphaël Dinelli, Jacques Rougerie et Loïc Blaise. Ces professionnels, tous investis dans des projets concernant l'aviation décarbonée, ont décidé de rallier onze étapes en quatre jours.
Le mercredi 23 septembre, ils ont réalisé les vols entre Genève, Lausanne, Annecy puis Chambéry. Et, ce jeudi 24 septembre : Chambéry, Grenoble et enfin Valence. Ils ont ainsi été accueillis par l’aéroport Grenoble Alpes Isère, qui soutient l'opération. Vendredi, ils iront de Valence à Avignon, et samedi, ils rejoindront Marseille avant de terminer à Aix-en Provence.
Les ambitions écologiques de l'Elektropostal
L'association a trois axes majeurs de travail. Tout d'abord, promouvoir des énergies respectueuses de l'environnement. Elle lance chaque année des défis dans ce but.
L'idée ? Démontrer "que les solutions alternatives aux énergies fossiles rendent possible une aviation moins polluante en terme de nuisances sonores et d'impact sur le climat de notre planète."
Le Velis Electro remplit parfaitement ce cahier des charges, d'où sa promotion par l'Elektropostal.
Il s'agit d'un aéronef de loisir, créé par Pipistrel, un avionneur slovène dont la spécialité est la conception et la production d'avions légers et économes. Son endurance est pour l'instant limitée à soixante minutes, avec une réserve de trente minutes. Le développement d'un tel avion – une première mondiale et l'aboutissement de trois ans de travaux – a plusieurs avantages.
D'une part, il "pose les jalons de la certification future des avions électriques". À une période où les consciences écologiques s'éveillent et le prix du carburant augmente, cela fait de ce modèle le pionnier d'une évolution nécessaire. D'autre part, fort peu bruyant, celui-ci sera probablement un excellent avion école. Air France, ainsi que des écoles de pilotage suisses et sud-africaines, ont déjà passé commande. Parfait pour réaliser des "tours de piste" sans trop de nuisances !
Sur les traces de la légendaire Aéropostale
C'est également un projet à connotation solidaire. Le troisième objectif de l'Elektropostal est en effet de "soutenir des projets fraternels, culturels et environnementaux." L'association cite ainsi Amadou Sidi N’Diaye :“La Route aéropostale, une solidarité sans frontière”. Et voit dans l'avion transportant le courrier le "symbole d'une main tendue entre les Hommes au-dessus des continents."
Le prochain raid, prévu en 2021, sera, selon l'Elektropostal, ouvert "à tous les passionnés engagés dans la construction d’une aviation plus respectueuse de l’environnement". Il partira de Genève pour faire escale à Marseille, Barcelone et Casablanca.
Par ailleurs, l'association souhaite parcourir des routes légendaires avec lesdits aéronefs. Son but, en l'occurrence, est d'entretenir la mémoire de la Ligne aéropostale.
En effet, la première ligne aérienne transcontinentale créée en 1919 pour relier la France et le Maroc a été exploitée "par des hommes passionnés, audacieux, courageux et humanistes." Une ligne aérienne qui "porte les valeurs de ces hommes qui ont risqué leur vie, afin de dépasser les frontières et de relier les Hommes et les continents".
Laure Gicquel
0 réflexion sur « Premiers avions électriques : l’Elektropostal de passage à Grenoble sur les traces de l’Aéropostale »
Ce ne sont pas des avions mais des ULM.
Avec un poids à vide de 428 kg et 175 kg de charge utile, le Velis Electro ne rentre pas dans la catégorie des ULM. Pour un ULM biplace, la masse maximale au décollage ne doit en effet pas dépasser 450 kg (+5 % de marge pour les parachutes de secours). Cet aéronef est par ailleurs doté d’instruments permettant de ne pas piloter uniquement à vue. Mais il est vrai que sa puissance et son rayon d’action l’apparentent plus à un ULM multi-axes qu’à un avion léger.
Ce ne sont pas des avions mais des ULM.
Avec un poids à vide de 428 kg et 175 kg de charge utile, le Velis Electro ne rentre pas dans la catégorie des ULM. Pour un ULM biplace, la masse maximale au décollage ne doit en effet pas dépasser 450 kg (+5 % de marge pour les parachutes de secours). Cet aéronef est par ailleurs doté d’instruments permettant de ne pas piloter uniquement à vue. Mais il est vrai que sa puissance et son rayon d’action l’apparentent plus à un ULM multi-axes qu’à un avion léger.