FIL INFO – Mobilisation de CRS, interpellation pour "association de malfaiteurs", crainte de constitution d'une Zad... La contestation d'un projet immobilier sur les Jardins de la Buisserate à Saint-Martin-le-Vinoux est source de nombreuses crispations. Appelant toujours au dialogue, l'association de défense dénonce par voie de communiqué une "répression policière".
"Si la population est terrorisée, c'est par la police, certainement pas par ses jardiniers". Ainsi s'exprime l'association Les Jardins de la Buisserate dans un communiqué. Opposés au projet de construction sur le terrain de la Buisserate à Saint-Martin-le-Vinoux, les membres de l'association dénoncent la "répression policière" dont ils se disent victimes. Et appellent à une "concertation sincère".
Dernier épisode en date? "Samedi [19 septembre, ndlr], la manifestation festive de soutien à vélo (...) a été accueillie par 15 bus et une centaine de CRS venus de Marseille, aussi nombreux que les cyclistes", écrit l'association. Quinze jours plus tôt, six personnes suspectées de vouloir établir une Zad étaient interpellées, puis déférées devant un juge pour "association de malfaiteurs". Des personnes que l'association dit, au demeurant, ne pas connaître.
La "stratégie de Tarnac" à Saint-Martin-le-Vinoux ?
"Cette réponse démesurée fait écho à la présence de vigiles de moins en moins affables, ou à celle de la Brigade anti-criminalité pour s’opposer à la visite des jardiniers", estime l'association. Qui ne manque pas d'établir un parallèle avec l'intervention des forces de l'ordre durant une manifestation contre le projet Neyrpic à Saint-Martin-d'Hères. Mais aussi avec "la grotesque mise en scène de “l'ensauvagement grenoblois” à Grenoble".
Pour les défenseurs des jardins de la Buisserate, la stratégie serait la même: "Le modèle choisi est bien sûr "l’Affaire Tarnac", ridicule coup de Jarnac avorté qui prétendait transformer les placides épiciers de Tarnac en une menace à l’ordre républicain", écrit-elle. Tout en s'interrogeant sur l'identité des "commanditaires de cette farce répressive": la Ville de Saint-Martin-de-Vinoux? La Métropole de Grenoble? Alpes-Isère Habitat? "Tous clament leur bienveillance", ironise le communiqué.
Et les membres de l'association de lancer un appel au dialogue, "pour envisager sereinement le futur des Jardins avec les Saint-Martiniers". Dans le ton qui, naturellement, leur est propre: "Chères institutions, si vous nous écoutiez, vous connaitriez nos propositions, vous sauriez qu’elles sont plus prometteuses que votre béton et plus riantes que vos lacrymos". Avant de conclure en rappelant leur présence devant les jardins de la discorde, tous les dimanches à 17 heures.
Florent Mathieu