FIL INFO - Une cinquantaine de militants se sont réunis ce mercredi 23 septembre un peu avant midi devant la préfecture de l’Isère pour exiger la régularisation de la situation des travailleurs sans titre de séjour. Un rassemblement organisé par la CGT des travailleurs sans-papiers de l’Isère et soutenu par la Coordination iséroise de solidarité avec les étrangers migrants (Cisem).
« Je réside en France depuis huit ans et je demande régulièrement mon titre de séjour à la préfecture. Malheureusement, la réponse est toujours négative. » Ce sont les mots de Demba*, originaire de République du Congo et père de trois enfants inscrits dans un collège grenoblois. Son « camarade » guinéen Mamadou, arrivé en France il y a vingt ans, remarque pour sa part que les procédures administratives sont freinées depuis la fin du confinement. « La préfecture utilise le prétexte du Covid-19 pour justifier les retards administratifs dans la mise à jour de nos statuts », estime-t-il.
Tous deux participaient au nouveau rassemblement en soutien aux sans-papiers qui se tenait ce mercredi 23 septembre devant la préfecture de l’Isère. Une action organisée par la CGT des travailleurs sans-papiers de l’Isère et soutenue par la Coordination iséroise de solidarité avec les étrangers migrants (Cisem).
Un ping-pong administratif
Pour Mamadou, régulariser sa situation est un véritable ping-pong administratif. « En ce moment, j’attends le renouvellement de mes documents d’identité. C’est toujours la même chose, proteste-t-il. Lorsque je me rends aux bureaux de la préfecture pour en savoir plus, ils me demandent de prendre rendez-vous par mail. » Après de multiples relances par courriel, Mamadou reçoit toujours la même réponse : il doit renouveler sa demande « car ils seraient peu nombreux à prendre en charge les dossiers dans le contexte du Covid-19. »
Ayache Ben Halis, secrétaire général de la CGT des travailleurs sans-papiers de l’Isère, y voit un blocage de la procédure de régularisation.
Selon lui, la préfecture manque à ses engagements. « Nous avons rencontré la responsable de l’immigration en février dernier, explique-t-il. Elle nous avait promis une réponse rapide à nos revendications et sur les dossiers en cours. Depuis notre dernière relance en juin, c’est silence radio. » Le militant réclame la mise en place d’une « gestion juste et efficace de la délivrance des titres de séjour. »
« Le malheur des sans-papiers fait le bonheur des patrons. »
Sylvette Gilli, bénévole à la CGT des travailleurs sans-papiers de l’Isère, dénonce quant à elle un phénomène de précarisation systématique : « Les personnes dépourvues de titres de séjour en France n’ont d’autres choix que de travailler au noir dans le BTP, le nettoyage ou l’aide à la personne, car les entreprises refusent de les embaucher. Les petits patrons en profitent pour ne pas payer les cotisations. »
Un autre militant, Steve Fluxman, abonde : « Nous suivons un homme qui a travaillé un mois entier pour son patron sans jamais avoir reçu son salaire ». Il ajoute que « cette exploitation systématique relève d’un État de non-droit, dans lequel les sans-papiers n’ont aucun moyen de se défendre juridiquement. »
D’après les militants, le statut fragile des travailleurs sans-papiers a une incidence plus large. Notamment sur leur santé, à l’heure où l’épidémie de Covid-19 frappe durement.
« Ils vivent souvent dans des squats, nombreux, concentrés et sans conditions d’hygiène spécifiques. Et sont donc extrêmement vulnérables au virus », explique Steve Fluxman.
D’après lui, il ne s’agit pas d’un problème isolé mais d’un sujet de salubrité publique : « C’est dangereux à la fois pour les sans-papiers et pour le reste de la population car le virus ne fait pas de distinction selon l’origine. »
Après une petite heure, le syndicat a invité les militants à réserver leur journée du mardi 29 septembre, jour de départ à Grenoble de la marche des solidarités avec les sans-papiers. Manifestation partie de Marseille, le samedi 19 septembre. Pour conclure les prises de parole, la CGT n’a pas manqué de remercier « les élus, les associations et les simples personnes » qui se mobilisent pour la cause, et sans lesquels « les sans-papiers seraient dans l’oubli de l’histoire. »
Simon Marseille
* Par souci d’anonymat, les prénoms des sans-papiers ont été modifiés.
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Si la France est tellement cruelle envers ces pauvres sans papiers, que ce ils foutent encore ici?! Déjà un sans papiers qui « réclame » c’est un oxymoron, car une personne qui ne respecte pas nos lois n’a qu’une seule vocation – être expulsée avec l’interdiction du territoire
Si la France est tellement cruelle envers ces pauvres sans papiers, que ce ils foutent encore ici?! Déjà un sans papiers qui « réclame » c’est un oxymoron, car une personne qui ne respecte pas nos lois n’a qu’une seule vocation – être expulsée avec l’interdiction du territoire
En vrai ce sont des « harraga » comme on dit de l’autre côté de la Méditerrannée, c’est à dire « ceux qui brûlent leurs papiers ».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Harrag
En vrai ce sont des « harraga » comme on dit de l’autre côté de la Méditerrannée, c’est à dire « ceux qui brûlent leurs papiers ».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Harrag