EN BREF – Après l’audience de ce mercredi 29 juillet 2020 qui examinait la possible remise en liberté de l’un des auteurs présumés du meurtre d’Adrien Perez, la chambre d’instruction de la cour d’appel de Grenoble a statué. Et a rendu son délibéré ce jeudi 30 juillet, prolongeant de six mois 1Le JLD peut prolonger après débat la détention par périodes successives de six mois maximum., au grand soulagement des parties civiles, la détention provisoire de Yanis El Habib.
En maintenant Yanis El Habib en détention provisoire, la juridiction d’instruction infirme ainsi l’ordonnance prise le 23 juillet dernier par la juge des libertés et de la détention (JLD) contre laquelle le parquet faisait appel.
À l’approche de l’échéance de sa détention provisoire ce 31 juillet 2020, cette décision prévoyait en effet de libérer l’intéressé avant de le placer sous contrôle judiciaire.
Yani El Habib, 21 ans, avait été mis en examen pour « tentative d’homicide volontaire », après le meurtre d’Adrien Perez le 29 juillet 2018 dans lequel son frère aîné, toujours en détention, est également impliqué.
Âgé de 26 ans, Adrien Perez 26 ans, poignardé devant la discothèque le Phoénix de Meylan, a trouvé la mort alors qu’il venait en aide à l’un de ses amis pris à partie dans une rixe à la sortie de l’établissement. Un troisième homme, poursuivi quant à lui pour « violence avec armes en réunion », est resté libre et placé sous contrôle judiciaire peu après les faits.
« Il y a un doute sur le fait qu’il ait pu ou non avoir une arme entre les mains »
« La chambre d’instruction est cohérente puisque elle a confirmé son arrêt du mois d’avril 2020. Elle a considéré le que le trouble à l’ordre public est toujours actuel. Notamment au regard du degré de participation de cette personne dans le dossier », commente Me Arnaud Levy-Soussan, avocat de l’une des trois autres victimes, grièvement blessée lors l’affrontement.
Qu’en est-il concrètement de cette participation ? « Le prévenu est en examen sous une double qualification criminelle. L’enquête et notamment les vidéos ont pu déterminer sa participation active à l’agression », explique l’avocat. Qui tempère cependant. « Il y a un doute sur le fait qu’il ait pu ou non avoir une arme entre les mains. C’est un point qui sera discuté devant la cour d’assises », assure-t-il.
Un maintien en détention « à la hauteur de ce qui s’est passé »
Me Levy-Soussan rappelle l’extrême gravité des faits reprochés aux mis en examen. « Dans cette affaire, une personne est morte, trois autres blessées, dont une très gravement », insiste l’avocat. Pour Me Levy-Soussan c’est une certitude, « la décision de la chambre d’instruction est juridiquement rigoureuse et à la hauteur de ce qui s’est passé ».
Pour autant, les périodes de détention préventives de six mois vont encore se succéder et ce jusqu’au jugement de l’affaire. Aussi, le même schéma juridique n’est-il pas susceptible de se reproduire à l’identique ?
« Je pense que le critère du maintien de l’ordre public sera maintenu jusqu’au passage des prévenus devant la cour d’assises », anticipe l’avocat. En l’occurrence, quels espoirs nourrissent les parties civiles ? « Qu’au moins ces deux prévenus-là, puisqu’un autre est sous contrôle judiciaire, puissent comparaître détenus pour leur procès », espère Me Levy-Soussan.
Joël Kermabon