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Grenoble adopte une gestion naturelle des espaces verts Le nouveau plan de gestion naturelle des espaces verts de la ville de Grenoble laisse plus de place aux fleurs sauvages. ©Léa Meyer - Place Gre'net

Grenoble adopte un plan de ges­tion natu­relle des espaces verts

Grenoble adopte un plan de ges­tion natu­relle des espaces verts

FOCUS – Après deux mois de confi­ne­ment, la nature a repris ses droits dans les parcs et jar­dins de Grenoble. Fleurs sau­vages et insectes font leur appa­ri­tion. La muni­ci­pa­lité a décidé d’en pro­fi­ter pour revoir la ges­tion de ses espaces verts en pri­vi­lé­giant le res­pect des écosystèmes.

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Le confi­ne­ment a per­turbé l’en­tre­tien des espaces verts de la ville de Grenoble. Pendant deux mois, le tra­vail des agents muni­ci­paux a en effet été réduit au strict mini­mum. À savoir, le net­toyage des parcs, l’ar­ro­sage des jeunes arbres et l’é­la­gage des branches pré­sen­tant un dan­ger pour la population.

À par­tir du 18 mai, les tra­vaux d’en­tre­tien des espaces verts ont pu pro­gres­si­ve­ment reprendre. En par­ti­cu­lier la tonte ou la fauche des pelouses des­ti­nées à un usage récréa­tif et la taille des arbustes gênants la cir­cu­la­tion, tout en lais­sant plus de place à la nature sau­vage en ville.

Une flore sau­vage visible en ville

Les "lutins botanistes" de l'association Gentiana, quai Xavier Jouvin © Nina Soudre - Placegrenet.fr

Quand la nature reprend ses droits… © Nina Soudre – Placegrenet​.fr

« Avec le confi­ne­ment, nous décou­vrons l’émergence d’une nou­velle bio­di­ver­sité et nous avons décidé d’en pro­fi­ter pour revoir notre rap­port à la nature en ville. Nous réflé­chis­sons pour voir com­ment pré­ser­ver cette nature qui s’est déve­lop­pée en ville quand l’humain était confiné. Nous espé­rons per­mettre à ces havres de bio­di­ver­sité de pros­pé­rer. Nous allons lais­ser des espaces verts moins contrô­lés, moins façon­nés par l’homme », annonce Éric Piolle, le maire éco­lo­giste de Grenoble.

En favo­ri­sant la nature en ville, la muni­ci­pa­lité dit vou­loir s’ins­crire plei­ne­ment dans la tran­si­tion éco­lo­gique. À l’ex­cep­tion de cer­tains parcs patri­mo­niaux (jar­din des Dauphins, place de Verdun, jar­din de ville, jar­din des plantes), l’en­semble des parcs et jar­dins de la ville aura ainsi désor­mais un espace dédié à la ges­tion naturelle.

Lucille Lheureux, Adjointe aux espaces publics et à la nature en ville, présente le nouveau plan de gestion naturelle des espaces verts de la ville de Grenoble. ©Léa Meyer - Place Gre'net

Lucille Lheureux, adjointe aux espaces publics et à la nature en ville, pré­sente le nou­veau plan de ges­tion natu­relle des espaces verts de la ville de Grenoble. © Léa Meyer – Place Gre’net

« L’enjeu pour le ser­vice des espaces verts est de per­mettre aux Grenoblois de béné­fi­cier d’es­paces natu­rels, explique Lucille Lheureux, adjointe aux espaces publics et à la nature en ville. « L’idée c’est de don­ner un peu plus de place à la nature sau­vage, c’est-à-dire avec pas ou très peu d’interventions de l’homme. Dans les semaines qui viennent, on trou­vera en ville des prai­ries, des zones non fau­chées et des fleurs sau­vages et les insectes qui les accom­pagnent. »

Et de pré­ci­ser : « Nous sou­hai­tons lais­ser plus de place au fleu­ris­se­ment spon­tané pour revoir fleu­rir des fleurs des champs en ville et réduire pro­gres­si­ve­ment la place de l’horticulture. »

Les espaces verts vont être gérés plus naturellement à Grenoble. Caserne de Bonne, Grenoble © Chloé Ponset - Place Gre'net

Caserne de Bonne, Grenoble © Chloé Ponset – Place Gre’net

À Grenoble, les espaces verts occupent 440 hec­tares, soit 23 % de la sur­face com­mu­nale. Parmi eux, 240 hec­tares sont des espaces verts publics. Autant de parcs et jar­dins que les 230 agents d’en­tre­tien devront entre­te­nir dif­fé­rem­ment. L’objectif ? Permettre le déve­lop­pe­ment d’un éco­sys­tème urbain vivant et diversifié.

« L’entretien de cette nature moins maî­tri­sée va être plus dif­fi­cile et plus exi­geant pour les agents, estime Lucille Lheureux. C’est un savoir-faire et des com­pé­tences nou­velles que va acqué­rir le ser­vice des espaces verts. Ce sera un tra­vail beau­coup plus sub­til. [Il s’a­gira de] déga­ger cer­tains espaces, tout en pré­ser­vant ces éco­sys­tèmes nou­veaux et les petits insectes qui y habitent. »

Une révo­lu­tion pour les agents d’en­tre­tien des espaces verts

La fin du confi­ne­ment n’a pas donné lieu à un fau­chage mas­sif des espaces verts muni­ci­paux. Le fau­chage est rai­sonné et loca­lisé. La place de Verdun, par exemple, a fait l’objet d’un trai­te­ment rapide par tonte et d’autres espaces sont fau­chés tar­di­ve­ment. Cette nou­velle approche de la nature en ville oblige les 139 agents affec­tés à l’en­tre­tien des parcs et jar­dins à tra­vailler différemment.

Benoit Waltrou, chef du service espace verts, Grenoble ©Léa Meyer - Place Gre'net

Benoit Walbrou, res­pon­sable des espaces verts à Grenoble © Léa Meyer – Place Gre’net

« C’est un tra­vail qui pour­rait être com­paré à un peintre impres­sion­niste qui va tra­vailler par petites touches, de manière très minu­tieuse », explique Benoît Walbrou, res­pon­sable du ser­vice espaces verts de Grenoble.

« L’idée est d’avoir une approche sub­tile et de réflé­chir aux lieux où il est néces­saire de tondre et à ceux où on peut lais­ser la nature s’exprimer. »

C’est une petite révo­lu­tion pour les agents mais aussi pour les habi­tants, qui découvrent des espaces verts et des jar­dins riches en bio­di­ver­sité. Un chan­ge­ment qui pour­rait tou­te­fois déplaire à cer­tains, qui pour­raient asso­cier ces nou­velles méthodes à un manque d’entretien.

« C’est une approche dif­fé­rente mais nos parcs et jar­dins seront beau­coup plus riches en bio­di­ver­sité que ce qui exis­tait aupa­ra­vant. » Pourquoi ne pas l’a­voir fait alors plus tôt ? « Il y a un an, si nous avions eu cette idée, nous aurions sans doute eu des réti­cences des conci­toyens, jus­ti­fie Benoît Walbrou. Le confi­ne­ment a mon­tré la richesse de ces espaces verts et nous per­met de lan­cer cette transformation. »

Une nou­velle bio­di­ver­sité à observer

Ces nou­veaux espaces moins contraints par l’homme per­mettent l’ap­pa­ri­tion de nou­velles espèces d’oi­seaux, de papillons et d’in­sectes, que la muni­ci­pa­lité compte obser­ver avec l’aide d’as­so­cia­tions locales. « Nous décou­vrons une faune riche qui s’est ins­tal­lée dans ces champs urbains. Le ser­vice des espaces verts est engagé dans une démarche d’observation des insectes, des oiseaux et des papillons avec l’aide de l’association Gentiana et avec Le Tichodrome [seul centre de sau­ve­garde de la faune sau­vage en Isère, ndlr]», sou­ligne Lucille Lheureux.

Oiseaux migrateurs et ligue de protection des oiseaux. © LPO/Thomas Cugnod

© ligue de pro­tec­tion des oiseaux – Thomas Cugnod

Une nou­velle bio­di­ver­sité – plus de 170 espèces d’oi­seaux, plus de 60 espèces de papillons de jour, 7 espèces de libel­lules et 30 espèces de mam­mi­fères – que la Ville espère conserver.

« Les Grenoblois ont pu pro­fi­ter du chant des oiseaux pen­dant le confi­ne­ment grâce aux 500 nichoirs ins­tal­lés en ville, finan­cés par le bud­get par­ti­ci­pa­tif. On espère bien que ça conti­nue après le confi­ne­ment », s’en­thou­siasme Éric Piolle.

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