DIAPORAMA – « Rue des murailles », « Cirse commun », « Cymbalaire des murs »… Autant de noms d’espèces de plantes sauvages que l’on peut désormais lire sur les pavés longeant le quai Xavier Jouvin à Grenoble. Des collages artistiques et instructifs permettent en effet de les identifier, grâce à un partenariat entre l’association botaniste Gentiana et la Ville. Découverte au fil de l’eau.
L’association Gentiana et la Ville de Grenoble ont encore frappé ! Après la Belle Saison et la restauration d’une prairie à orchidées, place à un nouveau projet de valorisation de la flore sauvage grenobloise. L’objectif ? Créer un « autre regard sur les plantes sauvages », explique Lucille Lheureux, adjointe aux espaces verts et à la Nature en ville.
Des petits bonhommes de papier ont ainsi pris place sur le quai Xavier Jouvin face aux nouveaux sièges en bois installés dans le cadre du budget participatif.
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© Nina Soudre – Placegrenet.fr
Changer le regard sur les « mauvaises herbes »
Beaucoup d’entre nous considèrent les plantes sauvages poussant un peu partout dans Grenoble comme des « mauvaises herbes ». « Cela fait des décennies que ça a une connotation d’abandon » se désole Lucille Lheureux. Qui ajoute : « Au mieux les gens voient ça comme une friche, au pire comme une mauvaise herbe à éradiquer ».
Elles font pourtant partie du patrimoine naturel et culturel de la ville et témoignent « de la bonne santé de l’espace public » estime l’adjointe à la nature en ville. Pour tenter de changer les mentalités, Gentiana et la municipalité ont donc élaboré des petites astuces.
Quoi de mieux que des « lutins botanistes » en papier pour identifier et faire connaître la flore sauvage grenobloise ? Ces petits bonhommes dessinés et collés près des plantes enseignent ainsi à qui veut bien s’arrêter l’histoire et la qualité de ces végétaux.
Une initiative tout à la fois ludique et instructive, avec pas moins de 150 personnages et des anecdotes historico-botaniques pour chacun d’eux.
Associer les citoyens à l’espace public
« L’idée c’est d’être à l’échelle de la plante et qu’en passant les gens soient interpellés », explique Edouard, l’artiste bénévole qui a dessiné les lutins. Au-delà de l’interpellation, la mairie espère aussi que ce street art mettra fin aux plaintes contre cette flore sauvage.
« Avec ce projet, on développe d’autres approches, pas que la rigueur scientifique », explique l’adjointe aux espaces verts.
Effectivement, le grand public peut parfois se sentir déconnecté des préoccupations des botanistes et des scientifiques et ne pas comprendre l’intérêt représenté par cette flore. « Plus on en trouve [ce genre d’initiative, ndlr] dans l’espace public, plus on prouve que c’est un écosystème » affirme Lucille Lheureux.
Pour les membres de Gentiana, ces projets permettent aussi de « sortir de notre bulle de botaniste […] Faire autre chose d’un peu plus parlant ».
Une collaboration gagnante-gagnante dès lors que l’association a « du temps et de l’expertise qu’on n’a pas forcément dans la collectivité », précise l’adjointe à la nature en ville.
Gentiana organise également des balades urbaines afin de découvrir la flore typique de la région. Un crochet par les quais Saint-Laurent semble désormais incontournable !
Nina Soudre
D’autres initiatives en faveur de la biodiversité
La flore sauvage des quais Saint-Laurent n’est pas la seule mise à l’honneur par la Ville de Grenoble. En partenariat avec plusieurs associations, la municipalité se mobilise en faveur de la biodiversité en ville.
Considérées comme des « mauvaises herbes », les plantes messicoles (dont la germination a lieu en hiver) font ainsi leur retour à Grenoble après plus de cinquante années de régression. Leurs points forts ? Favoriser la pollinisation et protéger les cultures contre les nuisibles. Pas si mauvaises finalement !
Neuf espèces ont ainsi été plantées dans 17 parcs et jardins grenoblois, en collaboration avec Gentiana et le Conservatoire botanique national alpin.