EN BREF — En cette fin de période de confinement, l’Insee dresse le bilan des ménages vivant dans des logements suroccupés en Auvergne-Rhône-Alpes. Si la région est en-dessous de la moyenne nationale, un département comme le Rhône affiche un taux de 9,1 %. En Isère, la proportion d’habitants dans des logements surpeuplés est de 4,9 % mais dépasse les 10 % dans certains quartiers grenoblois.
Tout comme il vaut mieux être riche et bien portant, « le confinement […] peut être vécu de façon très différente selon la composition du ménage et la nature du logement occupé », juge l’Insee (voir encadré). En cette fin de période de confinement, l’Institut de statistiques nationales livre une étude sur la suroccupation des foyers en Auvergne-Rhône-Alpes. Et dénombre 420 000 habitants confinés dans des logements surpeuplés. Soit 5,5 % de la population régionale.
Cette moyenne régionale est toutefois très inférieure à la moyenne nationale : sur l’ensemble de la France, 8,2 % des ménages résident dans un logement considéré comme suroccupé.
Restent des disparités entre départements : le Rhône compte 9,1 % de ménages dans des logements surpeuplés. Tandis qu’avec un taux de 2,1 %, le Cantal et la Haute-Loire comptent parmi les départements de France les moins concernés par la question.
Près de 60 000 personnes vivent dans des logements suroccupés en Isère
Sans surprise, les départements les plus ruraux sont ceux où la proportion de logements suroccupés est la plus faible. Outre le Cantal et la Haute-Loire, c’est aussi le cas de l’Ardèche, de l’Allier ou du Puy-de-Dôme : les trois départements oscillent entre 2,5 et 3 % de taux de ménages dans des logements en situation de suroccupation. L’Isère se situe dans la fourchette haute, avec 4,9 % de ménages dans un logement suroccupé, soit 58 291 personnes.
Les logements suroccupés se retrouvent avant tout dans les grandes agglomérations. Et plus encore dans les quartiers politique de la ville (QPV) de plus de 4000 habitants. Le taux de suroccupation dépasse même les 15 % dans certains quartiers populaires de Bron, de Villeurbanne ou de Vénissieux. Et franchit les 10 % dans le (grand) quartier « Teisseire Abbaye Jouhaux Châtelet » de Grenoble.
Autre indicateur sociologique d’importance : la proportion des familles monoparentales concernées par la suroccupation du logement. « Pour les couples avec enfants, elle est de 5,4 %, et s’élève à 12,8 % pour les familles monoparentales », note ainsi l’Insee.
L’âge joue un rôle déterminant : plus le « chef de famille » est jeune, plus le risque d’occuper un logement surpeuplé est présent. À partir de 65 ans, la proportion n’est plus que de… 0,5 %.
Florent Mathieu
QU’EST-CE QU’UN LOGEMENT SUROCCUPÉ ?
La suroccupation est mesurée en rapportant la composition du ménage au nombre de pièces du logement, les studios occupés par une personne étant exclus du champ.
Un logement est considéré comme suroccupé quand il lui manque au moins une pièce par rapport à la « norme d’occupation normale », fondée sur :
- Une pièce de séjour pour le ménage,
- Une pièce pour chaque personne de référence de chaque famille occupant le logement,
- Une pièce pour les personnes hors famille non célibataires ou les célibataires de 19 ans ou plus.
Et, pour les célibataires de moins de 19 ans :
- Une pièce pour deux enfants s’ils sont de même sexe ou ont moins de 7 ans,
- Sinon, une pièce par enfant.
(source Insee)