FOCUS – Grenoble-Alpes Métropole a souhaité contribuer « de manière volontariste » à la protection des plus démunis, sans-abri ou mal-logés. Notamment à travers un renforcement des capacités d’hébergement ainsi que des maraudes et un soutien financier à la Banque alimentaire. Une priorité, estime la Métro, dans un contexte inédit où de nombreux acteurs de la solidarité ont dû restreindre leurs activités.
« Si la responsabilité de l’hébergement d’urgence relève de l’État, Grenoble-Alpes Métropole a souhaité contribuer de manière volontariste à la protection des plus démunis. » De fait, environ 350 personnes (dont environ 80 enfants) vivent dans des campements et des squats de la métropole. Un nombre auquel il convient d’ajouter les sans-abris1Les maraudes ont permis d’en repérer une quarantaine mais leur nombre est probablement supérieur. Autant de personnes particulièrement vulnérables dans la période de confinement
C’est pourquoi, dès l’instauration des mesures, la Métro a engagé, en lien étroit avec les communes, « un dialogue régulier et exigeant avec les services de l’État ». L’objectif principal ? Trouver des solutions adaptées au contexte et « proposer de nombreuses initiatives volontaristes » pour ces populations très fragilisées.
« Il s’agit d’une priorité », affirme la Métropole, qui déclare continuer à plaider pour une action nationale plus résolue en la matière. Ce d’autant plus « dans un contexte où de nombreux acteurs de la solidarité ont dû restreindre leurs activités », souligne-t-elle.
Un renforcement des capacités d’hébergement pour les plus démunis
Au nombre des dispositions d’ores et déjà mises en œuvre, le renforcement des capacités d’hébergement, en vue de mettre à l’abri les plus démunis. À ce titre, la Métropole a mis à leur disposition un bâtiment appartenant à l’Établissement public foncier local du Dauphiné (EPFL.D) sur le site du Cadran solaire à La Tronche.
Ainsi, en accord avec la commune, ce bâtiment accueille-t-il des personnes en errance vivant avec des chiens depuis le 14 avril. Un lieu de confinement qui vient en complément de celui récemment ouvert par l’État au Pont-de-Claix, indique la Métropole.
D’autre part, la Métro a identifié une quarantaine de logements communaux pouvant être mis à disposition. Que complètent 70 places d’hébergement en hôtels sur Grenoble ouvertes par l’État et 35 sur Meylan pour des femmes victimes de violences intrafamiliales. « Nous travaillons actuellement avec Emmaüs, notamment pour équiper ces logements de mobiliers essentiels tels que lits, tables, chaises, cuisinière, réfrigérateurs… », explique la Métro.
Plus de maraudes et de coordination des associations sur le terrain
Le confinement a mis un coup d’arrêt à l’action des huit acteurs associatifs qui assuraient des maraudes sur l’agglomération avant la crise sanitaire. Actuellement, la Croix Rouge, Vinci Samu social de Grenoble et la Métropole restent les seuls à intervenir auprès des plus démunis, que ce soit dans la rue, les campements ou les squats.
Il était donc nécessaire d’assurer « un suivi permanent, exhaustif et partagé » de cette mission de repérage et de contact. Une coordination dont s’acquitte désormais la Métropole, en lien avec l’État, les communes et les acteurs associatifs concernés.
D’autre part, celle-ci a décidé de renforcer sa présence sur le terrain. Notamment grâce à des agents métropolitains assurant cinq maraudes par semaine, dont certaines avec le concours de Médecins du monde.
Enfin, la Métro a souhaité apporter « un soutien financier exceptionnel » à la Banque alimentaire de l’Isère. « La Métropole souhaite sécuriser l’association afin que celle-ci puisse faire face à l’accroissement des besoins constaté depuis le début du confinement », justifie-t-elle.
« Beaucoup a déjà été fait mais beaucoup reste encore à faire »
« Parce que la période difficile que nous traversons l’est d’autant plus pour les plus démunis et que la solidarité est plus que jamais indispensable, la Métropole est aux côtés de ses communes et des acteurs associatifs pour leur venir en aide », déclare Christophe Ferrari, son président.
Qui en appelle à l’État pour que les statuts des personnes ne priment pas sur la nécessité de protéger tous ceux que la précarité rend plus vulnérables. « Beaucoup a déjà été fait mais beaucoup reste encore à faire », insiste-t-il.
Joël Kermabon
1 Selon la Métropole, les maraudes ont permis d’en repérer une quarantaine mais leur nombre est probablement supérieur.