FIL INFO – Pour Guillaume Gontard, les sociétés d’assurance ne jouent pas le jeu face à la crise du coronavirus. Le sénateur de l’Isère interpelle donc le ministre de l’Économie et des Finances, afin de demander un audit des économies réalisées par les assureurs durant la période de confinement. Et ainsi obtenir de leur part une participation au fonds d’indemnisation des entreprises en rapport.
Les compagnies d’assurance jouent-elles le jeu face à la crise sanitaire du coronavirus ? Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère, pense tout le contraire. Et interpelle sur la question Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances. Pour le parlementaire, les assureurs devraient participer activement au fonds d’indemnisation mis en place pour répondre aux difficultés économiques des entreprises.
Premier constat de Guillaume Gontard : les compagnies d’assurance « refusent d’indemniser les pertes d’exploitation de leurs sociétaires, au motif que les épidémies ne sont pas considérées comme des catastrophes naturelles ». Un exemple ? Les organisateurs du célèbre festival Hellfest ont récemment rendu public le refus, par la compagnie Albingia, de couvrir les pertes engendrées par l’annulation du rendez-vous.
Un audit sur les économies réalisées par les assureurs
Deuxième constat du parlementaire isérois : les mesures de confinement entraînent une baisse notable des sinistres couverts par les assurances. « Le seul nombre de sinistres automobiles aurait chuté de 80 %. Or, 50 % du chiffre d’affaires des compagnies d’assurance est réalisé sur cette activité », souligne Guillaume Gontard. Dès lors, estime-t-il, « le montant des économies réalisées par les plus grands groupes […] est certainement colossal ».
Le sénateur prend bien note de la contribution de 200 millions d’euros au fonds de solidarité pour les TPE et indépendants annoncée des compagnies d’assurance. Mais n’en suggère pas moins à Bruno Le Maire d’obtenir « un audit des économies réalisées » par les sociétés. Et, in fine, « une participation au fonds d’indemnisation des entreprises à hauteur des économies générées par la baisse des sinistres ».
Il y a d’autant plus urgence pour Guillaume Gontard que nombre d’entreprises sont en péril. « Déjà 45 milliards d’euros ont été déployés et malgré l’ampleur des moyens mobilisés, ils resteront insuffisants pour compenser les pertes d’exploitation des entreprises », souligne le sénateur de l’Isère. Pour qui « le fonds de solidarité aux petites et moyennes entreprises doit être renforcé par des contributions privées »… et notamment par les assureurs.