FOCUS – Pour la première fois en Isère, la Protection civile est appelée en renfort par le Samu pour répondre à la crise du coronavirus. Une activité qui tombe alors que la structure est privée de revenus du fait de la situation sanitaire. L’association reconnue d’utilité publique lance donc un appel aux dons, de même qu’elle invite les personnes motivées à rejoindre le rang de ses bénévoles.
C’est une première en Isère : face à la crise du coronavirus, le Samu demande du renfort à la Protection civile. Cette association reconnue d’utilité publique tient d’ordinaire des postes de secours sur différents événements et assure des formations de secourisme auprès d’organismes privés ou de particuliers. Aujourd’hui, c’est sa mission d’aide aux populations qui occupe la totalité de son temps.
« Dès le début, nous avons été demandés pour faire des gardes avec le Samu. Nous avons une ambulance et une équipe engagée en permanence, et nous sommes déployables sur toute l’Isère pour porter assistance aux personnes victimes du Covid, mais aussi d’accidents quotidiens », décrit Amaryllis Simon, directrice départementale de la communication et chargée du recrutement de la Protection civile en Isère.
Privée de revenus, la Protection civile lance un appel aux dons
Cette activité unique d’aide aux populations n’est pas sans poser quelques soucis économiques à l’association. Financièrement autonome et sans subventions (pour le moment), la Protection civile de l’Isère tire en effet ses revenus de ses postes de secours et de ses formations. C’est elle qui, tous les ans, assure par exemple la sécurité de la foire des Rameaux à Grenoble. Un événement évidemment annulé… et une perte sèche pour les comptes.
Les formations sont, elles aussi, mises sur pause du fait du confinement. Résultat : aucune rentrée d’argent pour la structure. Or, « il faut quand même que l’on paye l’essence de l’ambulance, les repas des bénévoles » et autres frais inhérents à l’activité, rappelle Amaryllis Simon. C’est pourquoi la Protection civile de l’Isère a diffusé sur les réseaux sociaux un appel aux dons via la plateforme HelloAsso.
Si les temps sont financièrement difficiles, pas question en effet pour les 80 bénévoles de la Protection civile de renoncer à leur mission. Au contraire, l’association se prépare à une augmentation du rythme, sinon à être appelée pour d’autres opérations. Comme, par exemple, la distribution alimentaire auprès de certaines populations. Ou la mise en place de centres d’hébergement d’urgence, si la préfecture de l’Isère décide de la missionner.
Une réserve opérationnelle pour les missions à venir
Outre les moyens financiers, la Protection civile risque-t-elle de manquer de bras ? Pour le moment, les données sont encourageantes. Amaryllis Simon indique ainsi que, depuis le début de la crise, une quinzaine de personnes se sont spontanément manifestées afin de proposer leur aide. Un nombre de candidatures exceptionnel, puisque l’association a enregistré en quinze jours la moitié des candidatures qui lui arrivent ordinairement… en un an.
Pour pouvoir répondre aux candidatures, mais aussi pour anticiper l’arrivée de missions annexes aux premiers secours dans les semaines qui viennent, la Protection civile de l’Isère a en outre décidé de créer une réserve opérationnelle. Soit des personnes enregistrées et pouvant être mobilisées si les besoins se présentent. À cet effet, l’association invite les candidats motivés à venir rejoindre sa “grande famille” au travers d’un formulaire en ligne.
Les profils recherchés ? L’association n’attend pas de compétences précises en secourisme, même si celles-ci sont appréciées. Les bénévoles doivent avant tout être motivés et avoir envie d’aider les autres, être en forme physiquement et aimer travailler en équipe. Pour le reste, la diversité est de mise. « C’est aussi ce qui fait que l’association est belle : nous avons des gens de tous les âges et de tous les horizons professionnels », précise Amaryllis Simon.