FOCUS – Un arrêté préfectoral du 20 mars 2020 interdit les rassemblements en Isère, la pratique des activités de plein air et ferme l’ensemble des parcs et jardins au public afin de freiner la propagation du coronavirus. Mais certains maires de l’agglomération grenobloise peinent à faire appliquer les règles déjà en cours…
L’étau se resserre… Le préfet de l’Isère a interdit, ce vendredi 20 mars, les rassemblements, la pratique d’activités de plein air et la fréquentation des parcs. Des mesures qui se multiplient en France afin d’endiguer la propagation du coronavirus. Comme pour toute sortie non autorisée, chaque personne se rendant dans des parcs et jardins se verra ainsi sanctionnée d’une amende de 135 euros. Une dissuasion pour « limiter les conséquences des menaces sanitaires graves sur la santé de la population. »
Le confinement général est en place depuis quelques jours mais certaines personnes en contournent en effet les règles. La réglementation gouvernementale mise en place ferait ainsi, selon le préfet de l’Isère, « l’objet d’une interprétation trop souple de la part de certains résidents du département. Dès lors, l’arrêté préfectoral du 20 mars 2020 rappelle l’interprétation stricte qui doit être faite du décret n°2020 – 260 du 16 mars 2020. » Avec des mesures qui s’appliquent jusqu’au 31 mars 2020.
À Fontaine, les forces de l’ordre vont « verbaliser sans discussion »
La Ville de Fontaine avait, de son côté, pris les devants dès le jeudi 19 mars et annoncé le renforcement de la réglementation autour des rassemblements extérieurs.
La municipalité rappelait ainsi l’interdiction de « tous les regroupements et les déplacements […] sauf rares exceptions dûment justifiées et prouvées ». Les lieux publics, « parcs, squares, espaces de jeux, jardins collectifs, cimetières » étaient dès lors fermés.
« Toute pratique sportive pourrait entraîner des accidents et mobiliser des équipes soignantes alors que la priorité est à la lutte contre le virus », précisait en outre la Ville.
Jean-Paul Trovéro, le maire de Fontaine, a par ailleurs décidé de durcir les contrôles des citoyens récalcitrants sur sa commune.
« Celles et ceux qui ne comprennent pas le message de confinement vont devoir en assumer les conséquences, prévient-il. Ainsi, après deux premières journées où les services de polices municipale et nationale, avec les ASVP ont priorisé la pédagogie et la discussion auprès des récalcitrants, nous allons dorénavant verbaliser sans discussion aucune et procéder au dispersement des regroupements. »
Et le maire de poursuivre : « La santé de toutes et de tous est en danger : la réponse ne peut souffrir aucune hésitation ni aucune faiblesse. Je le dis donc avec force : protégez vos proches, restez en lien par tout autre moyen que les contacts physiques et les sorties. RESTEZ CHEZ VOUS ! »
Le maire d’Échirolles demande des renforts de la police nationale
Renzo Sulli, maire d’Échirolles, se dit de son côté pleinement mobilisé pour accompagner ses administrés dans la lutte contre la pandémie de coronavirus, mais juge la présence de la police nationale « notoirement insuffisante » sur sa commune, depuis la mise en place du confinement général. Car certains quartiers semblent échapper aux règles…
« Je trouve absolument inacceptable qu’une infime minorité de personnes sur notre commune puisse, par irrespect, inconscience ou délinquance, profiter de cette situation pour adopter des comportements totalement inappropriés mettant en danger la santé de tous par des rassemblements aux formes aussi diverses qu’illégales, sans compter la poursuite d’activités illicites et d’incivilités routières, que nous n’avons de cesse de combattre depuis de nombreuses années. »
C’est pourquoi, Renzo Sulli demande au préfet de l’Isère et au ministre de l’Intérieur d’envoyer sans tarder des renforts de police nationale ou de forces de sécurité de l’État sur Échirolles.
« Le maintien de l’ordre reste en effet une compétence régalienne de l’État et la ville d’Échirolles attend de lui des décisions fortes dans la période difficile que nous traversons », poursuit le maire, tout en assurant l’État de sa volonté de collaborer avec la police nationale.
Une demande qui a fait réagir Alexis Jolly, président du groupe Rassemblement national à Échirolles, selon lequel « beaucoup ne respectent pas les règles de confinement ». Ce dernier demande à Renzo Sulli de rédiger un courrier au ministre de l’intérieur « pour exiger de manière temporaire que notre police municipale puisse être habilitée à verbaliser ceux qui enfreignent les règles du confinement ».
Autre exigence : qu’il mette en place « un couvre-feu sur la commune, comme son pouvoir de police de maire l’y autorise ». Deux démarches qui permettrait, selon Alexis Jolly, d’éviter « qu’Échirolles soit à nouveau le vilain petit canard de l’agglomération. »
Lise Gaeta