FOCUS – Bertrand Spindler, le maire sortant de La Tronche, se présente ce dimanche 15 mars contre Pascale Le Marois et Edouard Tournel. Le sujet du logement, sous toutes ses déclinaisons, sera au cœur des enjeux.
La Tronche, qui a connu trois mandats de gauche sur quatre depuis 1995, changera t’elle de camp dimanche ? Face à la liste divers gauche « La Tronche, pour vous et avec vous » de Bertrand Spindler, se présentent deux candidats.
Pascale Le Marois, élue d’opposition et ancienne adjointe de la majorité précédente, mène « Unis pour la Tronche », une liste destinée à « défendre et préserver le cadre de vie » des Tronchois.
A la tête d’une liste divers droite « Un nouveau visage pour la Tronche », Edouard Ytournel. Son équipe, plurielle, se compose de 75 % de novices en politiques et 25 % d’anciens élus de la commune. Actifs, étudiants, retraités… les profils des colistiers sont divers.
« Non à la Grenoblisation de La Tronche ! »
Les deux adversaires reprochent à Bertrand Spindler ses prises de position en tant que vice-président de la Métro. Ainsi, l’équipe de Pascale Le Marois affirme que « le cadre de vie de la commune […] est menacé » du fait de l’action de l’ancienne municipalité.
« Contrairement à ses affirmations, le maire sortant ne construit pas La Tronche pour ses habitants mais pour les objectifs de la Métro dont il est le vice-président. »
D’ailleurs, « Unis pour la Tronche », composée d’anciens élus et de nouveaux issus des différents quartiers de la Commune, est soutenue par l’ancien maire Hervé-Jean Bertrand-Pougnand. Celui-ci, qui a également réalisé 27 ans de mandat comme conseiller municipal dans la commune, avait gagné la lutte contre le projet de rocade nord.
De même, en préface de son programme, Edouard Ytournel déclare qu’il faut « stopper la collusion entre la municipalité et la Métro […] et nous réapproprier les sujets relatifs à la qualité de vie à La Tronche ». Et la liste qui affirme sur sa page Facebook « Non à la Grenoblisation de La Tronche ! » de tacler : « notre commune doit-elle devenir un quartier de Grenoble ? Ou […] conserver son identité qui nous est si chère ? »
Un refus marqué de la sur-urbanisation
Le refus de la suprématie des projets métropolitains, lié à une volonté de maintenir la qualité de vie, constitue donc la colonne dorsale des deux programmes d’opposition. Sans oublier le rejet de la sur-urbanisation, sur lequel s’affrontent directement les candidats.
Le maire sortant porte ainsi un projet de destruction à venir de l’ancien Hôpital militaire, afin de construire des immeubles allant jusqu’à 8 étages, et 314 logements, dont près de la moitié de logements sociaux. Il souhaite également construire, à Depagne, sur la rue Pont-Prouiller et sur le site de l’ancienne poste, un total de 121 logements.
Ce que contestent Edouard Ytournel et Pascale Le Marois : « La métropolisation vise à la concentration de population qui implique une urbanisation maximum, affirme la candidate d’opposition. Cette densification à outrance de la population se fait et se fera au détriment de ceux qui habitent déjà la commune et de ceux qui voudraient la rejoindre. »
Le logement comme enjeu
Les logements vacants sont un autre des points sur lesquels la municipalité sortante est critiquée. Bertrand Spindler a d’ailleurs répondu directement à la question dans une affiche publiée sur son site de campagne.
« 360 logements vacants c’est exact MAIS : 60% de ces logements sont vacants moins d’un an (changement d’occupant), une part concerne des résidences secondaires […] Au final, moins de 10% de ces logements le sont vraiment (+/- 30%). »
Et celui-ci de s’adresser personnellement à ses adversaires en leur renvoyant une part de responsabilité dans la situation, qui remonterait au mandat précédent.
Il cite ainsi le cas du bâtiment Depagne : « Acheté beaucoup trop cher par la commune en 2011, M. Ytournel étant conseiller municipal et Mme Le Marois, adjointe. Il faudrait que la commune investisse 400 000 euros pour qu’un opérateur puisse engager la réhabilitation. »
Avant de prendre à partie Edouard Ytournel sur un ton acide : « Le problème des logements vacants ne se règle pas d’un coup de baguette magique. Encore moins quand le prétendu magicien a créé le problème ! »
Laure Gicquel