FIL INFO – « Proximité, citoyenneté, intercommunalité, et si on se disait tout ? » Tel est le thème de la 4e controverse du Conseil de développement (C2D) de Grenoble-Alpes Métropole qui se tient, ce jeudi 30 janvier, à l’Institut d’études politiques sur le campus de Saint-Martin-d’Hères. L’occasion de se pencher sur la démocratie intercommunale dans un format original et impertinent. Le tout avec la participation des gilets jaunes.
Pour sa 4e controverse intitulée « Proximité, citoyenneté, intercommunalité, et si on se disait tout ? », le conseil de développement (C2D) de Grenoble-Alpes Métropole a prévu des temps forts ponctués de débats avec la salle, ce jeudi 30 janvier de 18 à 21 heures, à l’Institut d’études politiques.
Des temps forts autour des thèmes chers au C2D, tels que la démocratie intercommunale, les relations communes-métropole, le rôle des maires dans cette nouvelle configuration et le lien avec les citoyens.
Et, histoire de mieux frapper les esprits et d’incarner ces enjeux quelque peu conceptuels, des étudiants en Master de droit public joueront trois saynètes. Elles « devraient faire écho au contexte des municipales », promet Marie-Christine Simiand, co-présidente du Conseil de développement de Grenoble-Alpes Métropole.
« On a tenu à leur donner une place »
L’intervention des gilets jaunes du rond-point de Crolles devrait par ailleurs constituer l’un des moments-clés de la soirée.
Manifestation des gilets jaunes samedi 15 décembre 2018 à Grenoble. © Jérémie Le Colleter – Placegrenet.fr
Ces derniers viendront témoigner de leurs aspirations, après le temps de la contestation, à construire des projets.
« Oui, mais avec qui ? La réalité est plus complexe », constate la coprésidente du C2D. Qui ne cache pas ses réticences vis-à-vis de la démocratie directe prônée par les gilets jaunes, fonctionnant « à coup de référendums d’initiative citoyenne (Ric) tous azimuts ».
Défenseurs de la démocratie intercommunale et gilets jaunes ne doivent pas pour autant se tourner le dos, selon elle. « On a tenu à leur donner une place, à la fois pour les entendre et pour leur apporter aussi de la connaissance », explique Marie-Christine Simiand, qui croise les doigts pour que le débat ne s’emballe pas outre mesure.
Loi 3D et l’expérience du Grand Annecy
Fidèle à son rôle d’aiguillon en matière de démocratie locale, le C2D propose aussi de se pencher, avec le concours de l’enseignant chercheur du Centre de recherches juridiques Komo Dodji Akpatcha, sur le projet de loi de décentralisation (dite loi 3D) attendu pour la fin du premier semestre 2020.
Un projet qui commence déjà par une fausse note, tacle Marie-Christine Simiand : « On aurait apprécié qu’à côté des 3 D – pour décentralisation, déconcentration, différenciation –, figure un quatrième D, celui de démocratie ! »
Histoire d’élargir l’horizon des métropolitains du crû, le Grand Annecy viendra témoigner de l’expérience de fusion entre la commune-centre et ses voisines, et ses conséquences. Puis, comme à l’accoutumé, précédant la conclusion des débats, Alain Faure, directeur de recherche CNRS en science politique au sein du laboratoire Pacte à l’Université de Grenoble Alpes, livrera son analyse décalée et percutante sur les propos entendus.
Séverine Cattiaux
Entrée gratuite mais sur inscription.