TROIS QUESTIONS À – Alors que la cession des parts de la mutuelle Adrea au sein du Groupe hospitalier mutualiste de Grenoble suit son cours et que la résistance s’organise, Nicolas Albin, responsable de l’Institut Daniel Hollard tire la sonnette d’alarme. Pour le chef du pôle cancérologie du GHM, une reprise par le privé lucratif fait peser un risque sanitaire sur le bassin grenoblois. Avec 20 000 consultations par an, l’Institut assure la moitié de l’activité de cancérologie sur l’agglomération.
Le Dr Nicolas Albin, responsable médical de l’Institut Daniel Hollard, le pôle cancérologie du groupe hospitalier mutualiste. © Patricia Cerinsek
Conseiller médical et scientifique en onco-hématologie à l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), également vice-président de la commission médicale d’établissement du groupe hospitalier mutualiste, le Dr Nicolas Albin est tour à tour passé du public (chef de clinique des hôpitaux de Paris) au privé (clinique Mathilde à Rouen) avant de rejoindre le GHM en 2015. Jusqu’à quand ? L’oncologue affirme qu’il quittera le groupe mutualiste si le privé lucratif reprend la main.
La reprise en main par le secteur privé lucratif du GHM ferait-il peser un risque sur l’Institut Daniel Hollard ?
C’est la cour des miracles cette clinique. Tous les miséreux de Grenoble viennent s’y faire soigner. C’est bien beau de faire du social, mais économiquement ça n’est pas viable.
Espérons que la nouvelle direction sera plus pragmatique et fera évoluer la patientèle. Il manque à Grenoble un établissement pratiquant des dépassements d’honoraires modérés pour les classes moyennes dotées d’une mutuelle. Ces dernières ont soit le choix de payer plein pot, soit de renoncer à se faire soigner correctement.