FIL INFO – Les syndicats d’enseignants ont annoncé le 15 janvier au rectorat de l’académie de Grenoble leur refus de siéger au comité technique académique de ce vendredi 17 janvier 2020, destiné à préparer la rentrée 2020. En cause, les suppressions de postes dans le second degré sur l’académie, mais aussi des conditions salariales jugées insuffisantes et une réforme du bac qui passe mal.
Une fois n’est pas coutume, les organisations syndicales boycottent le Comité technique académique de ce vendredi 17 janvier 2020. L’ensemble des syndicats qui en sont membres (FSU, SGEN-CFDT, Unsa Education, FO) ont en effet fait savoir par un courrier en date du 15 janvier adressé à la rectrice de l’académie de Grenoble qu’ils refusaient de siéger à ce comité de préparation de la rentrée 2020.
La cause de ce refus ? Le ministère de l’Éducation nationale a confirmé, lors du Comité technique ministériel du 18 décembre 2019, la suppression de 63 postes dans l’académie de Grenoble. Ce « sous couvert d’une priorité donnée » à l’enseignement du premier degré dénoncent les organisations syndicales. Une mesure inacceptable selon elles, dans la mesure où environ 1 000 élèves supplémentaires du second degré intègreront les établissements à la rentrée.
Ces suppressions de postes ne peuvent que dégrader encore, à leurs yeux, les conditions d’études des élèves, toujours plus nombreux dans les classes. Les enseignants redoutent par ailleurs une nouvelle dégradation de leurs conditions de travail et une augmentation de leurs horaires.
Des mesures de revalorisation salariales jugées insuffisantes
Dans un contexte politique déjà tendu, cette annonce ne fait qu’augmenter la méfiance des enseignants vis-à-vis de l’Éducation nationale. Au cœur du débat également, « l’ouverture de discussions sur une revalorisation floue des salaires des enseignants ». Une mesure elle-même jugée inégalitaire pour le corps enseignant et « laissant les autres personnels de l’Éducation nationale sur la touche ».
Le ministre de l’Éducation nationale a en effet annoncé, pour 2021 un budget de 500 millions d’euros, destiné à 800 000 enseignants. Mais cette revalorisation des professions de l’enseignement ne serait qu’un leurre, selon les professionnels, le gouvernement ayant annoncé qu’il gelait « le point d’indice de la fonction publique et reporté les mesures salariales du gouvernement précédent ».
La réforme du bac ne passe toujours pas
Les organisations syndicales déplorent également les problèmes liés à la réforme du bac : « les problèmes d’organisation, la lourdeur de la procédure, les inégalités de conditions de passage et de traitement entre établissements et donc entre élèves […] ».
Autant de facteurs qui poussent les syndicats enseignants à demander « solennellement de renoncer à cette » première session d’examen du bac 2020.
Sollicité au sujet de ce refus des organisations syndicales de siéger au comité de préparation de la rentrée 2020, le rectorat nous a fait savoir qu’il prenait acte de cette décision et qu’une nouvelle date avait été fixée*.
Lise Gaeta
- * Article modifié le 17 janvier à 17 h 26 suite à la réponse du rectorat à notre sollicitation.