EN BREF – Sans surprise, Yassine Lakhnech succède à Patrick Lévy à la tête de la nouvelle Université Grenoble Alpes. Alors que l’Idex est remis en jeu cette année, l’élection du directeur exécutif du label Initiative d’excellence assure une certaine continuité au campus grenoblois. Reste au nouveau président à conduire le processus d’intégration à son terme.
Yassine Lakhnech aux côtés du professeur Shin-Ichi Yamamoto, vice-président de la recherche à l’Université d’Okayama © Université Grenoble Alpes
Yassine Lakhnech succède à Patrick Lévy à la tête de l’Université Grenoble Alpes (UGA). Une nouvelle université puisque, depuis le 1er janvier, l’UGA est devenue université intégrée.
En fait, un établissement expérimental qui, pendant trois ans, va travailler à rapprocher, outre l’UGA et la Communauté Université Grenoble Alpes (Comue), l’Institut polytechnique de Grenoble, l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble et l’Institut d’études politiques de Grenoble. Avant une éventuelle intégration totale.
Yassine Lakhnech, seul candidat en lice au poste de président de l’UGA
L’élection de Yassine Lakhnech, ce 7 janvier, par un conseil d’administration au complet n’est pas une surprise. C’était en effet le seul candidat en lice. Spécialiste de la vérification des programmes et de la sécurité prouvable, ce professeur est un familier des rouages financiers. Il a œuvré à la construction de plusieurs projets dont le Labex Persyval-lab, le Pilsi (IMAG) et surtout l’Initiative d’excellence Idex. Un label qui permet à l’université grenobloise de récolter plusieurs millions d’euros chaque année.
La maison des langues et de la culture, sur le campus de Grenoble. © Léa Raymond – placegrenet.fr
Or ce label, qui sera remis en jeu cette année, est étroitement lié au processus de fusion, d’abord – des trois universités Joseph-Fourier, Stendhal et Pierre-Mendès France – puis, désormais, au processus d’intégration en cours.
Une intégration qui ne passe pas toujours très bien
Sa candidature puis son élection font, pour beaucoup, partie intégrante du dispositif. Un processus plus ou moins accepté par la communauté universitaire. La liste d’union CGT-FSU, clairement opposée à ce qu’elle voit comme une « désintégration » avait fait le plein de voix aux élections au conseil d’administration et à la commission académique le 10 décembre dernier. Avec l’autre liste d’union syndicale, CFDT-Unsa, et le SNPTES, les syndicats étaient alors en position de force avec, pour certains, l’espoir d’agir comme un contre-pouvoir au sein des instances décisionnelles.
Mais le vote des étudiants, plutôt en faveur de la liste pro-intégration soutenant Yassine Lakhnech, puis la désignation des personnalités extérieures*, ont refait pencher la balance. Avec 24 voix pour, 9 contre et 8 abstentions, le nouveau président de la nouvelle UGA s’est, certes, assuré une victoire claire et nette. Mais il devra compter avec une certaine résistance face aux modalités d’une intégration qui ne passe pas toujours très bien…
Patricia Cerinsek
* Sur les 12 personnalités extérieures élues, 8 sont désignées par les organismes et collectivités (CNRS, Métropole de Grenoble, Crous, Région Auvergne Rhône-Alpes, Agglo de Valence, CEA, Inria et Inserm), quatre par la communauté universitaire.