EN BREF — Le Conseil interreligieux de la région grenobloise lance la nouvelle édition de son calendrier interreligieux. Un calendrier à retrouver en ligne comme en version papier, avec pour thème cette année la défense de la planète. L’initiative a le soutien depuis le début de la Ville de Grenoble, qui a mis à disposition une graphiste et pris en charge l’impression des 12 000 exemplaires.
« La Terre n’appartient pas aux hommes, l’homme appartient à la Terre. » C’est sur cette maxime amérindienne que s’ouvre l’édition 2020 du Calendrier interreligieux de la région grenobloise. Après avoir mis la jeunesse ou les lieux saints à l’honneur les années précédentes, place cette année à la défense de la planète. En citant des textes issus de traditions religieuses, mais aussi de figures politiques comme le secrétaire général de l’ONU.
Depuis six ans, le Calendrier interreligieux est un moment clé de la vie du Conseil interreligieux de la région grenobloise qui le chapeaute. Collectif informel réuni autour des trois cultes monothéistes que sont le judaïsme, le christianisme et l’islam, le Conseil veut « faire vivre l’ensemble des convictions dans l’espace public, pour participer à la construction du vivre-ensemble », résume sa coordinatrice Bénédicte du Chaffaud, en lien avec le Diocèse de Grenoble-Vienne.
Un calendrier soutenu dès le début par la Ville de Grenoble
Convictions religieuses et espace public, voilà bien l’esprit du calendrier interreligieux. Qui précise, pour chaque mois, les fêtes chrétiennes, juives et musulmanes, le tout au côté des fêtes civiles. Depuis l’Épiphanie du 5 janvier à Noël le 25 décembre, en passant par l’Aïd Al-Fitr le 24 mai ou Yom Kippour le 28 septembre, chaque fête religieuse est indiquée avec une notice explicative. Mais il en va de même pour la Fête du travail ou l’Armistice.
Une manière pour le Conseil interreligieux de concilier vie religieuse et vie de la société. Avec à coeur, insiste Bénédicte du Chaffaud, de « fonctionner sur le principe de laïcité où le politique est tenu à l’écart ». Cependant, la Ville de Grenoble est bel et bien une partenaire privilégiée de la réalisation du Calendrier. Et ceci depuis le lancement de la première édition en décembre 2013, soit sous la fin de la mandature Destot.
La Ville de Grenoble figure d’ailleurs sur la dernière page du Calendrier interreligieux. Avec même une nouveauté, puisque son logo figure sur l’édition 2020, ce qui n’était pas le cas des éditions 2018 ou 2019. « Je dois souligner que nous avons reçu depuis six ans une aide importante de la Ville de Grenoble », confirme Bénédicte du Chaffaud. La municipalité fut par ailleurs, en son temps, actrice de la constitution du Conseil interreligieux.
« La laïcité ne fait pas disparaître le spirituel »
Quelle forme prend l’aide de la Ville de Grenoble ? « Ils ont mis à disposition une graphiste du service de communication de la Ville pour réaliser la mise en page du calendrier », explique la coordinatrice du Conseil. La Ville assume également l’impression de 12 000 exemplaires du calendrier. Pour quel coût ? Sollicitée pour répondre à ces questions par Place Gre’net, la municipalité n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien.
En janvier 2018, Éric Piolle assumait sans complexe ce soutien de la Ville, alors même que la présentation du calendrier de l’année se tenait dans le hall d’honneur de l’Hôtel de Ville. « La laïcité ne fait pas disparaître le spirituel. Si l’on fait disparaître le sens et le spirituel, c’est que l’on n’est plus soumis qu’à la consommation », déclarait alors le maire de Grenoble. Tout en insistant sur le caractère indépendant du Conseil interreligieux.
« Nous sommes très soucieux des problèmes de laïcité, de calmer le jeu et de travailler sur des réponses appropriées », tient à faire savoir de son côté Bénédicte du Chaffaud. Si la Ville est la seule partenaire institutionnelle du calendrier, la coordinatrice n’exclut pas au demeurant de se tourner à l’occasion vers d’autres instances. Ainsi que vers d’autres religions. À commencer par le bouddhisme dont des représentants devraient prochainement intégrer le Conseil.