FIL INFO — Mise en cause par le collectif féministe NousToutes38, Émilie Chalas adresse une réponse par voie de communiqué. Accusée d’avoir mis sur le même plan la dégradation d’un stand de campagne et les violences faites aux femmes, la députée-candidate LREM aux municipales de Grenoble conteste, et accuse le collectif d’instrumentation à des fins électorales.
« Vous n’avez pas le monopole de la défense des femmes. » Durement interpellée par le collectif féministe isérois NousToutes38, la députée-candidate LREM aux municipales de Grenoble Émilie Chalas lui adresse une réponse dans le même registre. À l’origine de la polémique ? Un tweet de la parlementaire, lui-même en réponse à un message d’Éric Piolle, faisant suite aux dégradations contre un stand LREM en marge d’une manifestation contre la réforme des retraites.
« La colère est là, j’appelle à un débat serein, démocratique et républicain sur le fond pour Grenoble », écrivait le maire-candidat de Grenoble. « Devrait-on excuser un homme qui bat sa femme et la fait taire juste parce qu’il est “en colère” », rétorquait Émilie Chalas. Une comparaison « ignoble » aux yeux des féministes, pour qui la colère sociale est « légitime » quand le gouvernement fait le jeu du « système patriarcal ».
« Aucune colère, de quelque nature qu’elle soit, ne justifie la violence » selon Émilie Chalas
« Mon propos, et vous le savez bien, n’a jamais été de situer sur le même plan la colère des manifestant(e)s et la colère d’un homme violent qui frappe une femme, mais d’affirmer qu’aucune colère, de quelque nature qu’elle soit, ne justifie la violence », leur répond par voie de communiqué Émilie Chalas. En s’interrogeant sur la « conception du débat démocratique » porté par le collectif féministe.
« Des militants de ma campagne ont été bousculés, menacés et insultés, du matériel de campagne a été saccagé et brûlé. Est-ce à dire que toute opinion, toute idée politique qui n’est pas en conformité avec vos idées mérite d’être muselée y compris par la violence ? », interroge ainsi la candidate. Avant de considérer que « la loi du plus fort (…) est tout aussi incompatible avec le débat démocratique qu’avec l’égalité entre les femmes et les hommes ».
« Instrumentaliser les violences faites aux femmes ne vous honore pas »
La candidate grenobloise n’oublie pas de tacler au passage le collectif et ses attaques contre « le système capitaliste [et] néolibéral ». « Considérer le féminisme comme partisan est même à l’opposé de l’universalisme qu’il devrait être », écrit encore Émilie Chalas. Et de conclure : « Instrumentaliser à des fins électorales un combat aussi important que la lutte contre les violences faites aux femmes ne vous honore pas ».