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Rassemblement des policiers devant l'hôtel de police de Grenoble. © Unité SGP Police FO

Réforme des retraites : plu­sieurs dizaines de poli­ciers ras­sem­blés à Grenoble pour défendre leur statut

Réforme des retraites : plu­sieurs dizaines de poli­ciers ras­sem­blés à Grenoble pour défendre leur statut

FOCUS – Répondant à l’ap­pel de leurs prin­ci­paux syn­di­cats, plu­sieurs dizaines de poli­ciers se sont ras­sem­blés devant l’hô­tel de police de Grenoble, ce mer­credi 11 décembre. Un ras­sem­ble­ment en forme d’a­ver­tis­se­ment pour défendre la par­ti­cu­la­rité de leur sta­tut. Ce juste avant que le Premier ministre Édouard Philippe ne détaille en milieu de jour­née ses arbi­trages sur la réforme des retraites.

Rassemblement des policiers devant l'hôtel de police de Grenoble. © Unité SGP Police FO

Rassemblement des poli­ciers devant l’hô­tel de police de Grenoble. © Unité SGP Police FO

Alors que le mou­ve­ment social contre la réforme des retraites se dur­cit, c’est au tour des poli­ciers de ruer dans les bran­cards pour défendre leur sta­tut. Service oblige, c’est lors de leur pause déjeu­ner que plu­sieurs dizaines de poli­ciers en colère se sont ras­sem­blés devant l’hôtel de police de Grenoble, ce mer­credi 11 décembre, sur fond de gyro­phares et sirènes deux tons. Ils sui­vaient ainsi la consigne de leurs prin­ci­paux syn­di­cats* qui appe­laient à un black out com­plet.

L’objectif de ce ras­sem­ble­ment ? Protester contre une réforme des retraites dont les poli­ciers natio­naux ne veulent pas, crai­gnant qu’elle remette en cause la par­ti­cu­la­rité de leur sta­tut. Ce juste avant que le Premier ministre Édouard Philippe ne détaille ses arbi­trages sur ce pro­jet gou­ver­ne­men­tal, déjà fort contesté.

« Nos col­lègues ont pour consigne de res­ter à l’hô­tel de police »

« Nous nous sommes ras­sem­blés pour mani­fes­ter notre mécon­ten­te­ment parce que la Police natio­nale est aussi tou­chée mal­gré son sta­tut spé­cial », nous explique Yannick Biancheri, le secré­taire dépar­te­men­tal Unité SGP Police FO de l’Isère. Ceci étant, la colère n’est pas mon­tée d’un seul coup. Cela fait déjà plu­sieurs jours que le syn­di­cat invite ses adhé­rents à fonc­tion­ner au ralenti. « Ils ne sortent que sur des appels 17. Mais nous sommes un ser­vice public. S’il y a urgence, nous serons là », assure le syndicaliste.

© Joël Kermabon - Place Gre'net

Des poli­ciers du syn­di­cat Unité SGP Police FO lors d’une mani­fes­ta­tion en jan­vier 2018. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Par contre, pour tout ce qui est acti­vi­tés annexes, patrouilles ou mis­sions non urgentes, « nos col­lègues ont pour consigne de res­ter à l’hô­tel de police », pré­cise Yannick Biancheri. Le mes­sage ? « Bien mon­trer au gou­ver­ne­ment que sans la police, que serait l’État ? »

L’occasion pour le poli­cier de rap­pe­ler que plus de 60 % des CRS sont actuel­le­ment en arrêt mala­die. Un « signe fort », sou­ligne-t-il. « Ça va qu’au­jourd’­hui il n’y a pas de grosses mani­fes­ta­tions mais si nous dur­cis­sons le ton, il n’y aura pas de poli­ciers pour les enca­drer », pré­vient Yannick Biancheri.

Un sta­tut pour des retraites cal­cu­lées sur les six der­niers mois d’activité

Quid de ce sta­tut spé­cial des poli­ciers natio­naux ? « Nos retraites sont cal­cu­lées sur les six der­niers mois d’ac­ti­vité parce que nous avons un métier très com­pli­qué », explique le syn­di­ca­liste. Une par­ti­cu­la­rité qui n’a, selon lui, rien d’une faveur et qu’il faut mettre en pers­pec­tive avec de « lourdes contre­par­ties », appuie le policier.

La réforme des retraites pourrait remettre en cause la particularité du statut des policiers. © Joël Kermabon - Place Gre'net

La réforme des retraites pour­rait remettre en cause la par­ti­cu­la­rité du sta­tut des poli­ciers. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Notamment la fameuse dis­po­ni­bi­lité “H 24”, durant laquelle les périodes de repos se font rares. « Si un col­lègue est en congés ou si on constate une infrac­tion, crime ou délit, nous avons l’o­bli­ga­tion d’in­ter­ve­nir ». Ajoutez à cela des horaires aty­piques, l’ab­sence de droit de grève… et les menaces.

« Tout cela fait que nous avons un sta­tut par­ti­cu­lier et des retraites en consé­quence », jus­ti­fie Yannick Biancheri. Avant d’en­fon­cer un peu plus le clou. « Si le gou­ver­ne­ment compte nous ali­gner sur une retraite à points, nous récu­pé­re­rons alors notre droit de grève. Comme tout le monde ! », pré­vient-il.

Un métier phy­si­que­ment, ner­veu­se­ment et psy­cho­lo­gi­que­ment difficile

Yannick Biancheri met aussi dans la balance les carac­té­ris­tiques d’un métier très com­pli­qué, « dif­fi­cile phy­si­que­ment et ner­veu­se­ment autant que psy­cho­lo­gi­que­ment ». Comment le res­pon­sable syn­di­cal voit-il les choses si le gou­ver­ne­ment n’en­tend pas les poli­ciers ? « Nous haus­se­rons le ton. Nous deman­de­rons à nos col­lègues d’al­ler se repo­ser, d’al­ler voir un méde­cin et deman­der un arrêt de tra­vail parce qu’ils n’en peuvent plus », rétorque-t-il.

Les policiers inquiets pour leur statut. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Les poli­ciers inquiets pour leur sta­tut. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Le mou­ve­ment est en outre très suivi au sein de la Police natio­nale ras­sem­blant 90 % de fonc­tion­naires syn­di­qués. Ce tout corps confon­dus : gar­diens de la paix, offi­ciers, com­mis­saires, enca­dre­ment. « Tous les syn­di­cats de poli­ciers sont arc-bou­tés contre ce pro­jet de réforme », déclare, très com­ba­tif, Yannick Biancheri. Toujours est-il que ces mêmes syn­di­cats risquent bien d’a­voir du pain sur la planche, les jours à venir.

C’est en tout cas ce qu’il res­sort des pre­mières réac­tions consé­cu­tives au dis­cours du Premier ministre. « Le compte n’y est pas ! Ce sont des non-réponses. Nous allons conti­nuer à mettre la pres­sion », a ainsi déclaré Yves Lefebvre, le secré­taire géné­ral de SGP Police FO. À suivre donc…

Joël Kermabon

Joël Kermabon

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