FIL INFO — La demande d’expertise de la prison de Varces a été rejetée par le tribunal administratif de Grenoble. Une vingtaine de détenus ou ex-détenus demandaient à ce qu’un expert vienne constater l’état d’insalubrité de l’établissement pénitentiaire. Réponse des juges ? Plusieurs rapports l’attestent déjà, et rendent une nouvelle expertise inutile.
Pas d’expertise pour la prison de Varces. Au mois d’octobre 2019, une vingtaine de détenus et ex-détenus* de l’établissement pénitentiaire saisissaient le tribunal administratif de Grenoble. Leur demande ? Que les magistrats ordonnent une expertise pour constater le niveau de saleté et de délabrement de la prison. Un bâtiment jamais réhabilité en quarante ans, avec des amoncellements d’ordures occasionnant des odeurs pestilentielles et la présence de rats.
Réponse des magistrats ? L’expertise n’est pas jugée nécessaire. Un rapport de 131 pages, établi en 2016 pas le contrôleur général des lieux de privation de liberté, décrit déjà l’état des bâtiments, estime le tribunal. Rapport confirmé par les conclusions du sénateur Guillaume Gontard, suite à une visite à Varces en août 2019. Ainsi que par les articles de presse rédigés à l’occasion, photographies à l’appui. Bref, estime les juges, l’expertise a d’ores et déjà eu lieu.
Des procédures indemnitaires en vue
Sur les réseaux sociaux, l’avocat des détenus et ex-détenus Claude Coutaz note que même le ministère de la Justice « n’a pas sérieusement contesté l’état de la prison ». Au cours d’une visite en juin 2019, la Garde des sceaux en personne avait notamment tiqué face à l’amoncellement de déchets dans la cour de la prison. « C’est une problématique inhérente à chaque maison d’arrêt », s’était entendu répondre Nicole Belloubet.
L’avocat indique par ailleurs que des « procédures indemnitaires vont permettre la réparation des préjudices subis par les détenus », ainsi que cela avait été le cas en 2014. Pour autant, souligne-t-il, « ça n’empêchera malheureusement pas ceux qui y vivent et y travaillent de subir encore ces conditions indignes de la personne humaine ». Et celui qui est également conseiller municipal de la majorité grenoblois de conclure en plaidant pour « une volonté politique ».
Florent Mathieu
- * Et non seize, comme initialement annoncé.