FOCUS — Grenoble est officiellement candidate au titre de Capitale verte de l’Europe 2022. Le maire de la Ville Éric Piolle et le président de Grenoble-Alpes Métropole Christophe Ferrari s’en sont fait l’écho ensemble. Pour mieux vanter un modèle de dynamique commune et de candidature collective.
Le maire de Grenoble Éric Piolle l’avait annoncé durant ses vœux en janvier 2019 : la capitale des Alpes est officiellement candidate au titre de Capitale verte européenne 2022. Et plus question de donner l’impression de jouer solo. En février, le sénateur de l’Isère Michel Savin reprochait en effet au maire de ne pas engager une démarche partenariale. Cette fois, c’est en compagnie du président de la Métro Christophe Ferrari que l’annonce a été faite.
« Quand on dit Grenoble c’est évidemment le territoire au sens large ! », précise par ailleurs Éric Piolle. Le président de la Métro insiste, de son côté, sur la « candidature collective » engagée auprès de la Commission européenne. Tout en rappelant, au détour d’une phrase, que l’idée originale était bien grenoblo-grenobloise : « C’est une excellente initiative qu’a prise le maire de Grenoble de vouloir candidater. »
La « longue tradition d’innovation » d’un territoire « résilient »
Aujourd’hui, la Ville n’est clairement plus la seule porteuse du projet. Outre la participation de la Métropole, y compris de ses services techniques pour l’élaboration d’un dossier complexe, Éric Piolle dénombre les partenariats : les parcs naturels régionaux du Vercors et de la Chartreuse, la Chambre de commerce et d’industrie, Gem, GEG, la CCIAG, l’IMT… Auxquels il faut encore ajouter des acteurs scientifiques, culturels et sportifs ou des représentants de la société civile.
« Le sens de la démarche c’est de se fédérer, à la fois pour être fiers de ce que le territoire a déjà su accomplir, et se dire qu’on est au bon endroit pour accélérer et saisir ces défis ! », se réjouit Éric Piolle.
Au bon endroit ? Grenoble et sa région alpine sont en effet durement touchées par les conséquences du changement climatique. Tout en étant un territoire porteur « d’une longue tradition d’innovation », souligne encore l’édile.
Christophe Ferrari veut pour sa part mettre en avant le caractère « résilient » de la région. « Le territoire a toujours su faire face aux grandes transformations en préservant sa qualité de vie, et en ayant un développement économique qui le place aujourd’hui parmi les métropoles avec une vraie puissance de feu », lance le président de la Métro.
Au-delà du titre, la candidature est, à ses yeux, une manière de « montrer la dynamique collective à l’œuvre sur ce territoire ».
Le titre de capitale verte serait « un beau moment d’intensité »
Mais, au final, qu’est-ce qu’une Capitale verte ? « C’est un titre attribué à une ville qui prend un temps d’avance, qui a vocation à inspirer les autres et qui encourage l’ensemble des communautés urbaines à remplir des objectifs ambitieux », décrit Éric Piolle. Pour qui Grenoble a toute les qualités requises pour remporter le titre. Et celui-ci de citer une « ville sans pesticides », avec du bio et du local dans ses cantines… et un plan de réduction de la publicité.
Dès lors, estime le maire, devenir Capitale verte permettrait au territoire grenoblois « de regarder ce qui a été fait et de se demander où accélérer ». Tout en donnant des exemples de chemins à suivre aux autres collectivités d’Europe, jugées moteurs de la transition. Au final, le titre serait l’occasion de « changer d’échelle » dans les actions en cours ou à venir. Et constituerait, estime encore Éric Piolle, « un beau moment d’intensité pendant l’année 2022 ».
Un moment d’intensité que d’autres communes convoitent également. Le maire de Grenoble table ainsi sur cinq à dix villes françaises candidates pour 2022. Peut-on dès lors parler d’échange, si l’on s’inscrit dans une compétition ? La question ne se pose pas en ces termes pour Éric Piolle : « Nous allons présenter le territoire. Et l’Europe, elle, doit choisir quelle est la ville opportune pour faire du tam-tam sur ces sujets un peu partout en Europe. »
Florent Mathieu
ALAIN CARIGNON DÉNONCE UNE « COURSE À LA COM »
Une candidature qui s’inscrit « au-delà de toutes les sensibilités politiques » pour constituer une « véritable mobilisation du territoire » ? C’est ainsi que Christophe Ferrari présente l’entrée en lice de Grenoble pour le titre de Capitale verte 2022.
Il est vrai que des personnalités comme le sénateur de l’Isère Michel Savin ou Stéphane Gemmani ont chacun, parfois avec des réserves, approuvé et soutenu la candidature.
Il n’en va pas vraiment de même pour Alain Carignon. Celui qui est en passe de devenir le meilleur ennemi d’Éric Piolle pour les municipales de 2020 dénonce au contraire l’initiative de la municipalité. « Éric Piolle doit cesser ce marketing et cette course à la com’ préélectorale sur fonds publics pour traiter les questions de fond », assène l’ancien maire de Grenoble dans un communiqué. Avant d’inviter l’édile à « passer de la com” aux actes ».