DÉCRYPTAGE – Depuis plusieurs années, des habitants de la Villeneuve, quartier de Grenoble en rénovation urbaine, s’opposent sans relâche aux démolitions de logements sociaux. En médiatisant le référendum d’initiative citoyenne (Ric), les gilets jaunes ont ravivé un espoir chez ces militants et locataires de l’Arlequin. Mais sur quoi peut déboucher ce « Ric démolition » que les élus locaux grenoblois et métropolitains rejettent ? Sur un droit pour tous les habitants des quartiers en rénovation, espère le réseau Alternatives pour des projets urbains ici et à l’international.
En juillet 2016, une réunion d’information sur le projet Anru. Au micro, Maryvonne Boileau, conseillère municipale déléguée à la politique de la Ville, à gauche, Eric Piolle, maire de Grenoble. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
Malgré l’affichage d’une co-construction avec les habitants, « la concertation organisée dans les projets de rénovation urbaine est toujours discutable et les habitants sont rarement entendus sur la question des démolitions », déclare sans langue de bois Romain Gallart.
Cet avis tranché du coordinateur du réseau Alternatives pour des projets urbains ici et à l’international (Appuii) repose sur un certain acquis. Constitué de 70 experts et disposant de trois salariés, le réseau s’est assigné pour mission de prêter main forte aux habitants en lutte contre des projets de rénovation urbaine. Et depuis 2012, il a ainsi accumulé un bon nombre de retours d’expériences.
La coconstruction a échoué, vive le Ric démolition ?
Tirant les leçons de cas pratiques et de situations concrètes, le réseau Appuii en vient désormais à prôner la généralisation du « Ric démolition ». Son vœu ? Qu’il devienne un droit systématique donné aux habitants concernés par les projets de rénovation urbaine.
L’une des nombreuses mobilisations des habitants contre les démolitions à l’Arlequin, quartier Villeneuve à Grenoble, le 28 septembre 2016 © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
Mené en mars 2019, le Ric dans le quartier Franc-Moisin de Saint-Denis a montré que l’exercice était possible. C’est désormais vers le « Ric démolition » de la Villeneuve que les regards se tournent.
La campagne démarrée début septembre entre désormais dans le vif du sujet. Les bénévoles ont commencé le porte-à-porte auprès des 4 000 votants potentiels. Ce qui fait 1 700 logements à démarcher.
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