FOCUS – Le CIMN désormais installé au théâtre Sainte-Marie-d’en-Bas, vient de présenter sa saison 2019 – 2020. Au programme ? Des concerts inédits, des temps forts thématiques, des brunchs, des scènes ouvertes ou encore des projets participatifs. Mais pas seulement. Le théâtre qui va faire peau neuve devient également un espace permanent de résidence de création.
Le Centre international des musiques nomades (CIMN), plus connu pour son événement phare Les détours de Babel, a pris ses quartiers début septembre au théâtre Sainte-Marie-d’en-Bas. Aux manettes de cette chapelle historique, Benoît Thibergien succède ainsi à Antonio Placer, le directeur des Musiques créatives du sud (MCS), dont la Ville avait critiqué le bilan.
Benoît Thibergien a lancé officiellement, ce vendredi 20 novembre, la saison 2019 – 2020 du CIMN qui, « après dix ans de nomadisme », peut enfin disposer d’un lieu d’exception niché au cœur du quartier Très-Cloîtres. Une saison « inscrite dans le quartier et ouverte sur le monde », décrit le directeur du CIMN dont l’équipe a planché sur la nouvelle programmation.
« Le CIMN ne se sédentarise pas pour autant »
Concerts inédits, scènes ouvertes, temps forts thématiques, rencontres, brunchs, projets participatifs… Toute une palette d’événements « au carrefour des diversité culturelles », prolongement naturel des Détours de Babel. Le tout, et ce dès janvier, sur fond de travaux d’aménagement et d’équipement du lieu. Des travaux devenus en effet « bien nécessaires avec le temps », assure Benoît Thibergien.
Pierre Saez, le président du CIMN et Benoît Thibergien, son directeur. © Joël Kermabon – Place Gre’net
« C’est un théâtre comme nous en rêvions. Un théâtre pour les arts et la cité, pour la création, les musiques du monde, le jazz mais aussi pour d’autres formes du spectacle vivant », décrit quant à lui Jean-Pierre Saez, le président du CIMN.
Un théâtre occupant par ailleurs une place particulière dans un quartier, où le CIMN compte établir la relation « la plus riche possible » avec ses habitants.
« Nous allons essayer d’articuler notre projet et de le mettre en résonance avec les autres acteurs du quartier pour en faire un lieu de création vivant et ouvert sur le centre-ville », promet le CIMN. L’occasion pour son directeur de rendre hommage à Antonio Placer, qui avait largement œuvré dans ce sens et dont il loue, autant qu’il souligne, « la personnalité attachante et les qualités artistiques ».
Temps forts thématiques au Théâtre Sainte-Marie-d’en-Bas
Réputé pour être le chantre des musiques nomades, « le CIMN ne se sédentarise pas pour autant », précise Benoît Thiebergien. Bien au contraire, explique-t-il. « Son esprit voyageur continuera de souffler dans ce théâtre d’exception, sans esprit de chapelle, pour en faire un espace privilégié de rencontres musicales […] » Dont acte.
Au programme de cette première saison ? Bien sûr des concerts, des spectacles et des créations inédites, « souvent en exclusivité », précise Benoît Thibergien. Le tout parsemé de temps forts thématiques dont le premier s’est déroulé à l’occasion des Journées européennes du patrimoine. D’autres vont suivre, tels ceux proposés à un jeune public s’échelonnant au long des congés de la Toussaint.
Ou encore le temps fort consacré au Brésil le samedi 30 novembre avec Opera dos Terreiros, « un Roméo et Juliette » à l’époque de l’esclavage à Bahia ». Le quatrième temps fort ? Celui du festival des Détours de Babel dont le théâtre Sainte-Marie-d’en-Bas et le quartier Très-Cloîtres seront l’épicentre, notamment à travers ses fameux brunchs dominicaux.
Au nombre de ces derniers, le projet participatif In situ Alma-Très-Cloîtres mené par un groupe d’habitants du quartier. Accompagnés par les musiciens du collectif Mustradem, ils interprètent donc, à une ou plusieurs voix, des chansons en turc, arabe, anglais, français… Pour autant, promet Benoît Thibergien, la liste des temps forts ne s’arrête pas là. « D’autres se construiront en cours de saison. »
Un espace permanent de résidences artistiques et musicales
Enfin et surtout, le théâtre Sainte-Marie-d’en-Bas « devient un espace permanent de résidences artistiques et musicales », se réjouit Benoît Thibergien. Un vrai plus pour le CIMN, jusqu’alors confronté à la difficulté récurrente de trouver des lieux d’accueils pour ses artistes.
Pour cette première saison, la vénérable chapelle va ainsi accueillir pas moins de quinze résidences de créations. Soit plus de 70 musiciens « d’ici et d’ailleurs ». L’occasion de rencontres, de répétitions publiques, de sorties de résidence, de séances scolaires ou encore de premières présentées lors des Détours de Babel.
« Tels est l’esprit de notre projet, la nature des sons qui vont habiter cet espace et les envies que nous avons. C’est le début d’une nouvelle aventure », conclut, un poil ému, Benoît Thibergien.
Joël Kermabon