EN BREF – À quelques jours du début des cours, plusieurs étudiants ne savent toujours pas s’ils pourront commencer leur année à l’Université Grenoble Alpes (UGA). Leur demande d’inscription ayant été refusée, ils ont fait appel aux syndicats qui ont organisé un rassemblement ce jeudi 12 septembre devant la présidence de l’université.
Ils étaient censés faire la fête avec l’évènement de rentrée « UGA c’est party ». Pourtant une trentaine d’étudiants ont préféré se rassembler ce jeudi à 13 heures, à l’appel de plusieurs syndicats (Unef Grenoble, CNT Campus 38 et Solidaires Étudiants Grenoble). Motif de leur mobilisation : plusieurs étudiants attendent toujours d’être officiellement inscrits.
Depuis le mois de juin, les syndicats ont en effet recensé une vingtaine d’étudiants dont le dossier d’inscription a été refusé. À l’heure actuelle, « cinq étudiants ont pu s’inscrire », affirme Camille, représentant syndical de l’Unef Grenoble. Neuf autres cas posent encore problème.
L’UGA s’engage à examiner les cas en question
C’était d’ailleurs l’objet de la réunion qui s’est tenue dans la matinée, ce jeudi. Joris Benelle, directeur général des services de l’UGA, et Jean-François Redon, directeur général délégué à la formation, ont en effet reçu des représentants syndicaux.
La direction de l’université s’est même engagée à examiner la situation des étudiants non inscrits. « Une avancée » pour Camille, mais cela arrive « très tardivement, à quelques jours de la reprise des cours », déplore-t-il. Car la direction « avait refusé », rappelle-t-il, cette même demande d’examen en juillet dernier.
Sélection en master
De son côté, la direction de l’université évoque, via son service de communication, des « procédures spécifiques ». Et précise que ces étudiants ne sont pas des « première année ». La plupart des cas concerneraient en réalité des « étudiants étrangers qui ne remplissaient pas les conditions d’admission ».
Certains étudiants sont en effet titulaires de diplômes étrangers « qui n’ont pas forcément d’équivalent » en France. Car, désormais, l’inscription en master « n’est plus automatique ». Le représentant syndical de l’Unef renchérit : « Depuis 2017, une loi autorise la sélection en master ». Certains se sont donc vu refuser leur entrée dans le master, « même en ayant validé une licence de même mention ».
Des responsabilités partagées
Plusieurs autres difficultés viennent s’ajouter. Camille pointe du doigt les « coupes budgétaires ». Pour lui, le manque de moyens, et donc de places, est même la cause principale du problème.
Pourtant le code de l’éducation « confère au président d’université le pouvoir d’inscrire un étudiant », rappelle Camille. Ce qui lui fait dire « qu’il [le président, ndlr] se défausse quand même de ses responsabilités ».
Toutefois, il admet que la présidence de l’UGA « n’est pas la seule responsable ». Le cadre légal étant « contraignant », en plus du manque de moyens. De plus, la direction de l’université s’est, selon lui, montrée déterminée à faire son possible pour inscrire les étudiants. Le sort des neuf étudiants sera donc prochainement débattu. Des commissions vont se réunir, probablement dans la semaine qui vient. Un rendez-vous est d’ores et déjà prévu mercredi prochain entre la présidence et les syndicats pour faire le point sur la situation.
Thomas Courtade