REPORTAGE VIDÉO - Plus de 150 personnes ont participé, ce dimanche 28 juillet, à une marche blanche en hommage à Mamoudou Barry, à l'initiative de l'association des Guinéens de Grenoble. Cet enseignant-chercheur d'origine guinéenne a succombé sous les coups d'un homme qui l'avait insulté le 19 juillet dernier à Rouen. Une agression mortelle « sur fond de racisme » ont accusé les organisateurs et les soutiens de l'universitaire en scandant « plus jamais ça ! »
Le crachin qui enveloppait Grenoble ce dimanche 28 juillet n'a pas dissuadé quelque 150 personnes de participer à une marche blanche en hommage à Mamoudou Barry.
Cet enseignant-chercheur en droit de 31 ans a succombé sous les coups mortels d'un homme qui l'a agressé en proférant des injures racistes, le 19 juillet dernier, en pleine rue dans la banlieue de Rouen.
« Plus jamais, ça ! », « Non à la négrophobie ! », scande la petite foule rassemblée avant le départ de la marche, non loin de la Place Victor-Hugo. Une initiative du collectif des Guinéens de l'Isère rejoint par la Licra Grenoble, l'association Gaïa, SOS racisme Isère et des membres d'autres organisations, associations ou encore de simples particuliers.
"Justice et réparation pour la famille Barry"
Dans le cortège, beaucoup sont vêtus de blanc. C'était la consigne. Certains brandissent des pancartes sur lesquelles figure le même portrait dupliqué du jeune universitaire siglé « Justice pour Barry ». D'autres marchent derrière une banderole réclamant « justice et réparation pour la famille Barry » ou derrière le drapeau national guinéen.
Tous sont très remontés. Le cortège va faire de nombreuses haltes avant d'arriver place de Verdun, le terme de la marche blanche. Des pauses durant lesquelles les participants vont scander en chœur leur indignation de cette « agression raciste et xénophobe » mortelle.
« Une lâche attaque perpétrée sous les yeux de sa compagne »
Après interpellation du suspect et son placement en hôpital psychiatrique, le procureur de Rouen a en effet retenu le « caractère raciste » du meurtre de Mamoudou Barry.
La Licra Grenoble dénonce, quant à elle, un « odieux crime de haine […] Une lâche attaque perpétrée sous les yeux de sa compagne et sur fond d’insultes à caractère raciste." L'association déplore que « certains préfèrent ne pas voir le crime de haine et invoquent une fois encore l’état psychologique instable de l’agresseur ».
Dans un premier temps, de nombreuses accusations avaient pris pour cible la communauté algérienne, l'agression s'étant produite le soir du match Algérie-Sénégal. Mais, après enquête, il est vite apparu que le suspect français d'ascendance turque présentait des antécédents psychiatriques et était sous « curatelle renforcée ».
Depuis le décès du jeune chercheur, plusieurs marches ont été organisées ce week-end en France, en signe de solidarité avec sa famille.
JK