REPORTAGE VIDÉO - Des personnels des urgences, Samu 38, centre 15 rejoints par d'autres du centre de gérontologie sud ont manifesté dans Grenoble ce mardi 2 juillet. Une nouvelle manifestation des urgentistes dans le cadre d'un appel à la grève pour une grande journée de mobilisation nationale. L'objectif ? Maintenir la pression sur le gouvernement pour obtenir des recrutements, la revalorisation des salaires, l'arrêt des "lits-brancards" tout autant que s'assurer du soutien de la population.
Les urgentistes sont fatigués mais ce mardi 2 juillet, ces personnels des urgences, du centre 15, du Samu 38 et du centre de gérontologie sud ont manifesté dans Grenoble sur leur temps de repos.
Une manifestation doublée d'une grève dans le cadre d'une mobilisation nationale coïncidant avec un rendez-vous entre le Comité inter-urgences et Agnès Buzyn au ministère de la Santé.
Les objectifs des urgentistes grenoblois ? Soutenir le mouvement national mais aussi « maintenir la pression » sur le gouvernement pour faire valoir leurs revendications quant à la situation au sein des structures d’urgence médicales. Notamment obtenir des recrutements, la revalorisation des salaires et l'arrêt des « lits-brancards ». Sans oublier, point important, de s'assurer du soutien de la population, leur combat pour un « hôpital en danger » étant, soulignent-ils, l'affaire de tous.
De nombreux témoignages de soutien de la population
Cette nouvelle action des urgentistes visait aussi à informer et sensibiliser la population et à s'assurer de son soutien au cours d'une déambulation dans différents lieux de Grenoble. Annonces au porte-voix pour dénoncer « les soldes à l'hôpital avec douze heures au lieu de six », photos de groupe, invitation à un pique-nique parc Paul-Mistral et même un tour de manège ont ainsi émaillé l'après-midi.
Le tout ponctué d'applaudissements aux terrasses de café et de concerts de klaxons, notamment à la Porte de France. Mission accomplie. Le message semble être passé si l'on en croit les nombreux témoignages de soutien récoltés par les blouses blanches. Retour en images.
« Si vous rajoutez un événement contextuel comme la canicule, tout s'écroule ! »
« La semaine dernière, il y a eu énormément d'activité liée directement ou indirectement à la canicule aussi bien au service d'urgence qu'au Samu », explique Marie Rofidal. L’assistante de régulation médicale (ARM) regrette qu'il n'y ait eu aucun renfort de personnel de prévu. Et ce alors même que tous les records de prises d'appels étaient atteints.
« Pendant toute la semaine, nous avons entendu la ministre dire que nous étions prêts, qu'il n'y avait pas de souci. Or, nous, ce ne n'est pas ce que nous avons vécu. Ça ne s'est pas très bien passé ! », témoigne cette urgentiste. « Le système est en tension, en flux tendu. Si vous rajoutez un élément contextuel comme la canicule, tout s'écroule ! »
Après toutes ces semaines de lutte, où en sont les services d'urgence locaux ? « Des discussions sont en cours avec notre direction, tant du côté Samu que pour les urgences. » Pour autant, constate Marie Rofidal, « la direction ne fait pas fleurir les billets sur les arbres. Elle est limitée par le budget que l'Agence régionale de santé (ARS) lui propose et, par conséquent, ne peut répondre à nos besoins ».
Joël Kermabon