FIL INFO – Les équipes des différentes stations de Radio France étaient en grève ce mardi 18 juin pour marquer leur opposition au plan stratégique annoncé par leur direction. Une démonstration de force particulièrement suivie, et notamment à France Bleu Isère où la totalité des journalistes ont suivi le mouvement.
« Un message très fort envoyé à Sibyle Veil et au gouvernement » : c’est ainsi que l’intersyndicale de Radio France qualifie le mouvement social qui a frappé ses antennes sur la journée du mardi 18 juin. La mobilisation contre le plan stratégique de la direction apparaît en effet massive : 87 % de grévistes à France Inter, et des programmes souvent très perturbés sur France Info, France Musique, France Culture ou Fip.
Sans oublier les équipes locales, avec 37 stations France Bleu sur 44 au rendez-vous de la contestation. Parmi celles-ci, France Bleu Isère se distingue par son engagement : selon nos informations, l’ensemble des journalistes de la rédaction et des autres salariés ont suivi le mouvement de grève. Seuls deux stagiaires et deux pigistes ont fait “tourner” l’antenne, avec des journaux matinaux raccourcis puis annulés à compter de 10 heures du matin.
Un contexte grenoblois bien particulier
Motif de de la colère du personnel de Radio France ? Un plan stratégique « qui prévoit de 270 à 390 suppressions d’emplois et la casse du cadre social », écrivent dans un communiqué commun les syndicats CFDT, CGT, FO, SNJ, Sud Radio France et Unsa. Pour qui il est « inacceptable de continuer à supprimer des emplois dans une entreprise qui est revenue à l’équilibre financier et remplit pleinement ses missions de service public ».
Les locaux de France Bleu Isère dévastés par un incendie criminel. © Florent Mathieu – Place Gre’net
À Grenoble, le mouvement de grève survient dans un contexte particulier, alors que les locaux de France Bleu Isère ont été incendiés au mois de janvier 2019, laissant une équipe sous le choc. Actuellement hébergée dans les locaux de France 3, celle-ci devrait prochainement intégrer des bureaux provisoires dans l’immeuble abritant déjà TéléGrenoble. Avant de pouvoir revenir avenue Félix-Viallet… ou d’emménager dans un nouveau bâtiment.
La présidente de Radio France Sibyle Veil s’était rendue à Grenoble le jour même de l’incendie, pour apporter son soutien aux journalistes, techniciens et administratifs de France Bleu Isère. Un soutien exprimé au cours d’une émission spéciale particulièrement émouvante, qui n’empêche en rien les salariés de la station locale de s’inquiéter aujourd’hui, au même titre que l’ensemble de leurs confrères, pour l’avenir des ondes du service public.