FIL INFO – Les syndicats de l’Office national des forêts (ONF) appelaient à une manifestation à La Morte en Isère, le vendredi 14 juin. L’occasion d’exprimer leurs inquiétudes face, selon eux, à un risque de « démantèlement pur et simple » alors que les élus des communes forestières font part de leur ras-le-bol.
Un « démantèlement pur et simple » de l’Office national des forêts ? C’est ce qui craignent les agents de l’ONF, dont l’intersyndicale organisait une manifestation à La Morte en Isère le vendredi 14 juin. Son objectif ? Interpeller les élus des communes forestières iséroises, au moment où la Fédération nationale des communes forestières appelle à une « réflexion complète sur la gestion des forêts françaises ».
L’un des nœuds du problème ? « Le projet d’encaissement des recettes des ventes de bois des forêts communales par l’ONF », dénonce notamment la Fédération. Une mesure peut-être bénéfique pour les finances de l’Office national des forêts, mais qui pourrait affecter « de manière significative le budget des communes en retardant de plusieurs mois le versement des recettes de bois », s’inquiètent les communes forestières.
Un renforcement plutôt qu’un démantèlement
Les syndicats de l’ONF ne nient pas que les communes ont « des motifs objectifs de mécontentement », parmi lesquels la mesure d’encaissement des recettes des ventes de bois. Pas question, pour autant, de renoncer à la gestion unique des parcs forestiers. Et les agents de rappeler que le système de gardes forestiers communaux autrefois en vigueur « a été rejeté par les communes elles-mêmes, car il avait fait la preuve de son inefficacité ».
Loin d’un démantèlement de l’ONF, les syndicats demandent à l’État le renforcement de son modèle financier. Et invitent les communes à ne pas se concentrer sur leurs seuls besoins, au risque de soumettre la quasi-totalité des forêts du territoire à une exploitation industrielle ou touristique. Pour eux, seul l’ONF peut participer à « l’équilibre entre les attentes de l’État, incluant la prise en compte des enjeux globaux, et celles des collectivités propriétaires ».
« Non, les communes forestières ne veulent pas la disparition pure et simple de l’Office », répond indirectement la Fédération des communes forestières. Qui dément toute « stigmatisation des personnels sur le terrain », ou toute volonté de « privatisation de la gestion des forêts communales ». Mais en prévenant : « Assez de déficit budgétaire, de contributions supplémentaires demandées aux communes, de mesurettes cache-misère ».