TROIS QUESTIONS À – Pour la sortie de son dernier album Guerre et P, l’artiste grenoblois Yo a récemment investi l’Ampérage ex-Adaep pour une “release-party”. Une soirée où il a interprété toutes les chansons de son album, aux textes engagés sur des thèmes comme la guerre, le complotisme ou encore les religions. Le tout avec un humour… pour le moins particulier. Nous lui avons posé quelques questions après son show de près de deux heures.
Yo, un artiste atypique
Yo, de son vrai nom Lionel Moreau-Flachat, est un artiste atypique, à la fois auteur, compositeur, saxophoniste, interprète et arrangeur. Depuis 2005, avec son double-album Au palais des incongrus, il tente avec humour d’écrire des chanson sur des sujets très clivants tels que la guerre, le complotisme ou encore les religions.
Reggae, funk, rap, jazz, musiques latines, musette, musique classique… Son répertoire musical est assez vaste. Ses influences ? Tout aussi éclectiques, Brassens, Renaud, Vald, Youssoupha, Pierre Desproges ou encore Victor Hugo. En 2012, il sort L’art du cochon des chansons poétiques à caractère sexuel en hommage à Frédéric Dard.
Vous considérez-vous comme un artiste engagé ?
Oui, mais un engagement vraiment particulier. Pas forcément politique, mais on va dire que je défends à ma façon la liberté d’expression. Et je défends certaines formes de chansons à l’ancienne, même si ça ne se voit pas.
Je suis en effet pas mal inspiré de la façon de faire à l’ancienne. En cela, j’ai l’impression d’être engagé. Et j’espère en tout cas faire passer un message à travers mes chansons.
L’humour est ma forme principale d’expression, donc je m’exprime comme ça. Et je m’en fous, je n’ai pas de limites !
Pour ma part, j’aime bien « À la guerre comme à la guerre ». C’est d’ailleurs une chanson que la plupart des gens apprécient bien dans le public. Mais j’aime aussi la chanson que j’ai faite pour mon fils. C’est comme un testament… Quand il grandira, il repensera à ça. Pour l’instant, il n’a que 8 ans. Il ne se rend pas compte.
Quel style musical vous définirait le mieux ?
Musicalement, j’ai un parcours assez complexe. J’ai commencé avec des balles-musettes. Je suis saxophoniste et j’ai vraiment fait de tout : de la funk, du jazz… J’ai été dans des groupes de salsa, de musique brésilienne. J’ai une culture musicale assez large. Et j’aime beaucoup le rap. C’est une forme d’écriture assez libre. Tu peux plus délirer à faire des jeux de mots…
Sans me vanter, ce que je fais est assez original, unique, et je pense que c’est dû à ce parcours particulier. Ça ne veut pas dire que c’est forcément bien parce que c’est unique, mais ce qui est sûr c’est que je ne fais pas la même chose que les autres.
Dans votre spectacle, on pourrait se croire au théâtre à certains moments. Finalement, votre show c’est de la musique, du théâtre ou les deux ?
C’est marrant que vous disiez ça parce que j’ai commencé mon premier spectacle en faisant du théâtre, justement. J’aime bien le théâtre et je suis un peu frustré de ça. Du coup, il y a un peu les deux. J’essaie de m’exprimer en racontant beaucoup d’histoires au public dans mes chansons. Et cela peut, en effet, prendre la forme du théâtre sur scène.
Mohamed Benmaazouz
« Guerre et P » est disponible sur le site de Yo