FIL INFO — Face aux orientations de la loi Blanquer sur l’école inclusive, les AESH de l’Isère comptent bien exprimer (de nouveau) leurs inquiétudes et leur colère. Un rassemblement est d’ores et déjà prévu devant le rectorat de Grenoble le jeudi 23 mai, avec demande d’audience auprès de la rectrice.
Les AESH de l’Isère entendent bien donner de nouveau de la voix. Mobilisés depuis le mois de septembre 2018 suite à une modification de leur temps de travail hebdomadaire, les accompagnants d’élèves en situation de handicap n’ont de cesse de demander plus de reconnaissance de la part de l’Éducation nationale. Et les récentes orientations fixées par le ministre Jean-Michel Blanquer ne les rassurent pas.
Alors que la concertation sur l’école inclusive lancée en octobre a abouti à la restitution de cinq rapports, « le ministère de l’Éducation nationale, lui, n’en publie que quatre sur son site, écartant la restitution sur l’accompagnement humain des élèves en situation de handicap », écrit ainsi le syndicat SNUIPP-FSU Isère. C’est-à-dire le rapport « dressant le bilan des constats sur la situation actuelle des AESH et proposant des pistes d’amélioration ».
Temps de travail invisible et rémunérations
« Sur les mesures prises à travers la loi Blanquer, nous n’avons aucune avancée en termes de conditions de travail, ni de rémunération, ni de statut pour les AESH », explique Anne-Marie Guillaume, co-secrétaire départementale du Snes-FSU Isère. Pour qui les suppressions annoncées de postes dans le secondaire ne peuvent que dégrader la situation, notamment en matière de temps de concertation entre enseignants et AESH.
Parmi les revendications : la prise en compte du temps de travail dit « invisible ». Autrement dit, le temps de préparation ou encore de suivi de l’élève, non inclus dans les horaires des AESH. « Son existence est reconnue, mais nous n’avons pas les moyens de le mettre en œuvre ! », dénonce Anne-Marie Guillaume.
Quant aux rémunérations, celles-ci demeurent faibles, avec un recours massif aux temps partiels. « Soit on est obligé d’avoir une seconde activité, soit on est au RSA », résume encore Anne-Marie Guillaume. Et le dispositif baptisé 2d Employeur, actuellement à l’étude par le ministère de l’Éducation nationale, n’est certainement pas là pour la rassurer.
Rassemblement devant le rectorat de Grenoble, le 23 mai
Résultat ? Une profession peu attractive, alors que l’Isère manque d’AESH pour répondre à la demande. Les syndicats s’inquiètent aussi des Pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIALS) : un système de réseau d’établissements qui risque, à leurs yeux, de dégrader leurs conditions de travail, tout comme l’accompagnement des enfants.
Autant de motifs de colère ou d’inquiétude qui amènent le SNUIPP-FSU Isère à organiser deux « stages syndicaux » en Isère, le 16 mai à Grenoble et le 23 mai à Bourgoin-Jallieu. Des moments d’échanges et d’informations auprès des personnels, mais aussi de préparation du mouvement social. Les syndicats appellent en effet à un (nouveau) rassemblement devant le rectorat de Grenoble le 23 mai au soir, avec demande d’audience auprès de la rectrice.