FIL INFO – Les facteurs de Saint-Laurent-du-Pont étaient en grève ce mardi 14 mai, à l’appel de Sud-PTT Isère-Savoie. Motif ? Le syndicat proteste de nouveau contre la réorganisation du centre postal et ses conséquences sur les salariés. Mais il veut également soutenir l’un de ses représentants syndicaux, sur le point de passer devant un conseil de discipline.
Les facteurs de Saint-Laurent-du-Pont étaient (de nouveau) en grève mardi 14 mai 2019. Motif de leur colère ? Une réorganisation du centre postal, « qui a réduit le nombre de tournées, augmenté les kilomètres [et] amplifié les risques de toutes natures dont les risques psychosociaux », écrit le syndicat Sud-PTT Isère-Savoie. Le mouvement aurait été suivi par une grande majorité de facteurs, qui devraient reprendre le travail le mercredi 15 mai.
La direction de La Poste donne un autre son de cloche, en écrivant dans son communiqué que treize agents sur 24 se sont déclarés grévistes, quand Sud-PTT parle de quinze facteurs sur dix-sept tournées. Et La Poste de justifier la réorganisation du centre postal au nom de l’adaptation nécessaire pour « maintenir la performance économique de l’entreprise et préserver l’emploi de l’ensemble des personnes qui y travaillent ».
Un représentant syndical devant le conseil de discipline
Mais le mouvement s’organise également en soutien à un représentant syndical, Pierre Dauchy, convoqué à un conseil de discipline vendredi 24 mai. Le salarié risquerait une sanction de licenciement que le syndicat juge « totalement injustifiée et démesurée ». Il est ainsi reproché à Pierre Dauchy une « dégradation de matériel », suite à une porte claquée trop fort… mais qui était déjà endommagée, assurent des membres du personnel.
Du côté de La Poste, on choisit de ne pas entrer dans les détails. « L’affaire disciplinaire évoquée est actuellement prise en charge par les instances paritaires (composées de la Direction et des représentants des organisations syndicales). Chaque partie est amenée à présenter sa vision des faits et le niveau de sanction attendu ; c’est le Directeur qui validera ensuite le niveau de sanction », indique ainsi la direction.
« Un degré important de saturation »
Les raisons du mouvement d’humeur, selon le militant Sud-PTT Olivier Peyrau ? Il aurait été demandé au salarié de participer au tri du courrier, tâche qui ne relève pas de ses qualifications professionnelles. Le tout, précise le syndicaliste, avec un mode de management jugé aussi agressif qu’humiliant, avec des références explicites à des « coups de pied au cul » et autres amabilités.
« Si cette situation en est arrivée là c’est qu’aujourd’hui les conditions de travail de l’ensemble des agents sont arrivées à un degré important de saturation. Malgré leurs nombreux appels à l’aide et demandes de concertation avec leur hiérarchie », juge ainsi Sud-PTT dans son communiqué. Avant de comparer la situation de La Poste avec celle de France Télécom… et « son lot de suicides et de souffrance au travail ».