EN BREF – L’astronomie, une autre des passions des radioamateurs, était au cœur de cette 28e édition du salon régional Iseramat qui s’est tenue ce samedi 4 mai à Tullins-Fures. Un salon, gratuit pour les femmes et les jeunes jusqu’à 16 ans, qui a attiré un nombre significatif de visiteurs avec environ 500 entrées payantes.
Techniciens passionnés ou simples bidouilleurs, ils se rassemblent une fois par an à Tullins à l’occasion du salon Iseramat.
Des radioamateurs qui se reconnaissent par un indicatif attribué par l’État en même temps que l’autorisation de pratiquer ce type de communication. Sans oublier, la participation à des concours sanctionnés par des diplômes internationaux.
Venus parfois de loin comme Perpignan, Paris, Dijon, et bien entendu de tous les départements limitrophes, ces derniers ont pu assister à des expositions de matériels neufs et d’occasion, des démonstrations de pratiques peu connues, des conférences, découvrir une librairie technique et se former. Électronique, mécanique, optique… Le nombre de sources d’intérêt est pratiquement sans limite à Iseramat.
Et pour cette 28e édition, le salon a été particulièrement orienté sur l’observation et l’écoute du ciel, grâce à un partenariat avec l’association Albedo38, le club d’astronomie du Pays Voironnais.
« On ne vient pas ici pour rien »
L’animateur principal ? Jacques Vatin-Soulier – indicatif F5STQ – président de l’association Iseramat depuis 19 ans et animateur du radio-club (indicatif F6KJJ). Un exemple d’humilité et de fidélité malgré ses cinquante ans d’expérience en tant que radioamateur.
« Cette année, nous accueillons sept exposants professionnels, dix associations et vingt-cinq exposants de matériels d’occasion, précise Jacques Vatin-Soulier. Nos brokers [intermédiaires entre les clients et les producteurs de services, ndlr] attirent du monde pour la rareté et la qualité des matériels proposés. Mais surtout, le salon accueille les amis radioamateurs, qui se retrouvent dans une ambiance bon enfant, et le plaisir de discuter de technique est sans pareil. »
Au programme, notamment, une démonstration de transmission via le satellite géostationnaire AO100, avec pour la partie technique, le club RCNEG, radioamateurs du comité d’entreprise des électriciens et gaziers. Mais aussi, une conférence sur les moyens et conditions pour bénéficier du satellite sur les canaux réservés aux radioamateurs. Bref, comme le résume Jacques Vatin-Soulier, « On ne vient pas ici pour rien. »
Technologies de pointe
Malgré une pyramide des âges qui s’accroit de plus en plus, ce hobby nécessite l’utilisation de techniques très poussées et parfois très actuelles. Transmissions numérisées, interconnexion de systèmes, calcul des positions de satellites, rendez-vous de contact radio par rebond sur la lune (moon-boot) pour contacter l’autre côté de la Terre, écoute des bancs de météorites et transmission par rebond sur ces derniers (meteor-scatter)… Ou bien encore utilisation de transmission télévision pour le bénéfice de la Sécurité Civile et des préfectures, astronomie, observation du soleil… La liste est trop longue et serait de toute façon, non exhaustive.
Un emploi de l’électronique de pointe et de l’informatique à un haut niveau pour le plaisir et pour l’assistance aux autres. Sans oublier la pratique via des satellites radioamateurs, comme les « Cube ». Et si aujourd’hui, cela peut presque paraître banal à l’heure où un simple portable permet de joindre les antipodes, ces techniciens n’en demeurent pas moins des précurseurs.
Peu savent qu’en 1981, le projet du premier protocole de numérisation des transmissions radio a été conjointement développé par des radioamateurs français et allemands. Ce protocole baptisé Rose, fut ainsi le premier d’une longue série, avant que les industriels ne s’en emparent. Motorola, Apple et tous les autres ont ainsi bénéficié de la technicité et de la créativité de ces radioamateurs anonymes.
Jean-Louis Latsague, correspondant à Tullins-Fures