REPORTAGE VIDÉO - Environ 7 500 personnes selon les organisations syndicales, 4 200 pour la police ont participé au traditionnel défilé du 1er mai, placé sous le signe de l'unité à Grenoble. Si la manifestation s'est déroulée dans le calme jusqu'à son terme, au Jardin de ville, des tensions avec les forces de l'ordre ont marqué une partie de l'après-midi.
Le traditionnel défilé du 1er mai à Grenoble a rassemblé 7 500 personnes d'après les organisateurs, 4 200 selon la préfecture de l'Isère. Une manifestation placée sous le signe de l'unité et de la convergence des luttes à l'appel de six syndicats, rejoints par des mouvements féministes et de défense du climat ainsi que les gilets jaunes.
Les gilets jaunes en tête de cortège
En tête de cortège, devant la banderole unitaire des organisations syndicales, les gilets jaunes ont tout de suite imposé leur rythme à la manifestation. Si celle-ci s'est déroulée dans le plus grand calme jusqu'à son point d'arrivée, il n'en a pas été de même en début d'après-midi. Des tensions entre manifestants et forces de l'ordre ont alors quelque peu entaché cet événement populaire.
Retour en images sur quelques séquences du défilé captées en amont des heurts, survenus durant le temps festif marquant la fin des prises de parole des syndicats.
Des lancers de grenades lacrymogènes place Grenette
Quelques événements ont néanmoins marqué la fin du défilé. Le premier s'est déroulé à l'issue des prises de parole des syndicats. Les gilets jaunes, scandalisés de ne pas avoir été invités à s'exprimer à leur tour, ont investi la scène pour s'emparer du micro. S'en est ensuivi un moment de confusion avec les organisateurs. Finalement, l'intersyndicale a précisé qu'elle n'avait rien contre le mouvement et qu'une personne pourrait s'exprimer. Une jeune femme a alors pu prendre la parole.
D'autres tensions, plus graves, ont eu lieu durant le concert du groupe Opium du peuple qui a clos la fin de la manifestation. Un groupe de gilets jaunes a en effet décidé de continuer à manifester, en reprenant le chemin du centre-ville. Sauf que, pour les autorités, il s'agissait d'une manifestation non déclarée.
Une fois le groupe parvenu place Victor-Hugo, des heurts sont survenus. Les forces de l'ordre ont encerclé puis repoussé à l'aide de grenades lacrymogène les manifestants vers la place Genette et le Jardin de ville. À cette heure, beaucoup de familles avec enfants profitant de ce jour de congé sur la place ont pris de plein fouet les gaz de la police.
Six personnes en garde à vue
Les policiers ont chargé les manifestants jusque dans le passage menant au jardin depuis la rue Montorge. Là ils ont interpellé deux personnes et usé de matraques. Une grenade lacrymogène atterrira même en plein milieu de l'espace de jeux où évoluaient de jeunes enfants. Le calme est ensuite revenu et un cortège s'est dirigé vers l'Hôtel de police pour demander la libération des personnes interpellées.
Il ne parviendra pas à l'atteindre, les forces de l'ordre bouclant la plupart des rues adjacentes. Sans compter qu'elles ont repoussé et dispersé – souvent violemment ont relaté des témoins – des petits groupes de manifestants épars. Ce n'est qu'aux alentours de 17 heures que la situation est enfin redevenue stable.
Bilan ? Six policiers légèrement blessés rapporte France Bleu Isère, autant de personnes placées en garde à vue en début de soirée. Un témoin oculaire fait également état de quatre manifestants blessés dont deux ont fait l'objet d'une prise en charge par les pompiers pour être hospitalisés.
Joël Kermabon