FIL INFO – Première réaction à l’annonce de la « fermeture » de l’école musulmane Philippe-Grenier d’Échirolles par le ministre de l’Éducation nationale : le conseiller municipal RN d’Échirolles Alexis Jolly salue l’action du rectorat de Grenoble, tout en s’inquiétant de l’arrivée dans les salles de classe de la ville d’enfants décrits comme « endoctrinés d’une idéologie meurtrière ».
Si la Ville d’Échirolles n’a pas (encore) réagi à l’annonce de la « fermeture » de l’école musulmane privée Philippe-Grenier présente sur son territoire, ce n’est pas le cas d’Alexis Jolly. Dans un communiqué, le conseiller municipal d’opposition Rassemblement national (RN) voit ainsi dans l’annonce du ministre Jean-Michel Blanquer une « première victoire dans la lutte contre le fondamentalisme islamiste à Échirolles ».
Le ministre de l’Éducation nationale désigne en effet l’établissement hors contrat comme une « école d’inspiration salafiste ». De quoi susciter la colère de l’association Unicité, gestionnaire de l’école, et de son avocat. Me Michaël Bendavid rappelle ainsi que la décision de justice ordonnant la fermeture de l’école ne fait pas mention de salafisme, mais concerne la qualité de l’enseignement, jugée insuffisante. Ce que l’avocat conteste également, en faisant appel de la décision.
La menace d’enfants « endoctrinés d’une idéologie meurtrière »
L’appel, suspensif, n’a pas empêché le rectorat de Grenoble d’écrire aux parents de la quarantaine d’élèves de l’école privée pour leur indiquer qu’ils devaient dès à présent scolariser leurs enfants dans d’autres établissements. Un « contournement d’une décision de justice », dénonce Michaël Bendavid, tandis que l’académie de Grenoble estime la procédure naturelle. Alexis Jolly, pour sa part, s’en félicite et s’en inquiète à la fois.
Car pour le conseiller municipal RN, l’école Philippe-Grenier est visiblement comparable aux écoles coraniques de Daech ou des Talibans. « Une quarantaine d’enfants endoctrinés d’une idéologie meurtrière par leur familles et enseignants devront, après les vacances de Pâques, se fondre parmi les écoliers », écrit ainsi Alexis Jolly. Avant d’appeler l’État à donner des moyens aux écoles d’Échirolles pour contrer la « potentielle menace » que pourraient représenter ces enfants.
Un thème de campagne pour les municipales à venir ?
Celui qui est également conseiller métropolitain et conseiller régional RN espère encore que la fermeture de l’école sera « comme la chute de pierres qui déclenche une avalanche » (sic). Alexis Jolly décrit en effet un « fondamentalisme islamiste » bien ancré à Échirolles. Et d’énumérer « école coranique, salles de prières financées par la municipalité, organisation de conférences islamistes, la fin du porc dans les cantines, etc. »
Sans oublier de déplorer des « atermoiements de la municipalité d’Échirolles » face à une idéologie fondamentaliste, contre laquelle, écrit-il, « le Rassemblement national engage une
lutte sans fin ». En appelant « les Échirollois désireux d’une nouvelle gouvernance pour leur commune » à rejoindre le mouvement dans cette lutte, Alexis Jolly pose enfin les bases de ce qui sera visiblement l’un des thèmes de campagne RN durant les municipales de 2020.