EN BREF – Conséquence de la démission de Jérôme Safar, Laure Masson, l’ancienne adjointe de Michel Destot, a fait son retour au conseil municipal de Grenoble, ce lundi 25 mars. Contre toute attente, cette dernière a choisi de ne pas rejoindre ses anciens colistiers du Rassemblement de gauche et de siéger comme indépendante non inscrite.
« C’est avec surprise que je suis revenue au conseil municipal. Je ne m’y attendais pas ! », explique Laure Masson. L’ancienne adjointe à la démocratie locale de Michel Destot – qui s’est entre temps présentée sans succès aux élections départementales de 2015 sur la liste d’Union de la gauche aux cotés de Pierre Arnaud sur le canton Grenoble 3 – a fait un come-back bien involontaire, ce lundi 25 mars, au conseil municipal de Grenoble.
Figurant sur la liste constituée en 2014, elle retrouve en effet un siège au sein de l’assemblée par effet mécanique, suite à la démission de Jérôme Safar. Pour autant, à la grande surprise de tous, Laure Masson n’a pas rejoint les bancs de ses anciens colistiers, pas plus que ceux de la majorité. N’ayant de surcroît pas renouvelé son adhésion au PS, elle a préféré siéger en qualité d’indépendante non inscrite en créant son propre groupe.
« Je vais me forger une opinion en fonction de ce qui semble positif pour les Grenoblois »
« J’aborde cette fin de mandat de façon positive, sans a priori. Il y a un certain nombre de décisions prises par cette majorité que je ne partage pas mais d’autres auxquelles je peux adhérer », déclare Laure Masson. Dans quel état d’esprit compte-elle siéger ? « Je vais me forger une opinion en fonction de ce qui me semble positif pour les Grenoblois, les plus fragiles d’entre eux en particulier. De manière bienveillante mais sans être naïve non plus », assure la nouvelle élue.
Laure Masson est-elle toujours socialiste ? Non, « je n’ai pas renouvelé ma carte au PS », affirme-t-elle. Une question de cohérence, selon elle. « J’ai été adhérente pendant vingt ans, j’en conserve les valeurs, mais je m’en suis éloignée car ce parti n’est plus porteur d’espérances, enfermé qu’il est dans tout un tas de turpitudes », expose la conseillère municipale.
« Rejoindre la majorité, c’était accepter toutes les décisions qui ont été prises »
« Je n’ai pas envie, dans cette dernière année de mandat, de venir participer à un jeu de postures pré-électorales. Je n’ai plus de comptes à rendre à mon ancien parti », poursuit Laure Masson. L’élue l’affirme, si un projet porté par l’actuelle majorité lui semble bon pour les Grenoblois, elle votera pour. Pour elle, fini les consignes de vote, les jeux d’opposition, les calculs. « Nous devons maintenant avancer au-delà des clivages partisans », juge-t-elle.
Laure Masson prône le « pas de côté » face à l’urgence climatique, avec un nouveau type de société restant à construire. Notamment pour faire en sorte que l’humain ne soit plus le prédateur principal de la planète mais aussi pour réduire les injustices sociales, les inégalités… « Nous avons le choix. Soit on est totalement déprimés, soit on porte une nouvelle espérance pour reconstruire les choses autrement », propose-t-elle.
Des positions somme toute pas très éloignées des préoccupations de la majorité municipale. Pourquoi, dans ce cas, ne pas l’avoir rejointe ? « Revenir à un an des élections et rejoindre la majorité, c’était accepter toutes les décisions qui ont été prises. Je ne veux pas porter ce bilan-là », rétorque Laure Masson.
Joël Kermabon