EN BREF – La Ville de Grenoble vient d’installer deux prototypes de son nouveau mobilier urbain « 100 % info, 0 % pub ». Un dispositif qui doit « rendre le citoyen acteur de son information ». Son déploiement se poursuivra jusqu’en septembre 2019.
La Ville de Grenoble vient de disposer deux premiers éléments de son nouveau mobilier « 100 % info, 0 % pub » à l’arrêt de tram La Bruyère et place Paul-Mistral. Une première phase de déploiement du nouveau mobilier urbain qui se poursuivra jusqu’à la fin de l’été.
Ce mobilier sera décliné en trois tailles : petite, moyenne et grande. Celui installé à La Bruyère est de taille moyenne, celui de la place Paul-Mistral plus grand. Ces éléments devraient progressivement remplacer les “totems”, mobilier transitoire actuellement installé sur quinze sites de la ville.
D’où sortent ces prototypes ? La Ville de Grenoble a fait appel à un designer, dans le cadre de la démarche « Design la ville », pour définir un concept et une ligne de mobilier permettant de « diffuser l’information au plus près des habitants et usagers de Grenoble ». Elle a finalement retenu le projet d’Alexandre Moronnoz et son concept « Vox » parmi les trois équipes de designers ayant proposé leur prototype fin 2017.
« C’est au citoyen de décider quelle information il veut recevoir »
Lucille Lheureux, adjointe aux espaces publics et à la nature en ville, s’enflamme pour le projet. L’idée, derrière ce dispositif, est selon elle de « rendre le citoyen acteur de son information ». « Dans les villes, aujourd’hui, on prend le citoyen pour un consommateur d’abord. On lui balance des affiches publicitaires et il est matraqué, matraqué, matraqué… À Grenoble, on prend les choses dans l’autre sens, explique-t-elle. C’est au citoyen de décider quelle information il veut recevoir. »
Dans cette optique, « le mobilier urbain, à taille humaine, centré sur l’information culturelle, sportive, citoyenne a été renforcé en 2015, rappelle la Ville. Plus petit, mieux adapté, l’affichage est réparti de manière plus équitable sur le territoire. Ainsi, 166 panneaux d’affichage libre sont venus s’ajouter aux 135 panneaux existants. »
Cette orientation anti-pub a été prise en début de mandat de la nouvelle équipe municipale conduite par Eric Piolle. Qui, pour le coup, en a fait largement la publicité. « Fin 2014, Grenoble était la première grande ville européenne à libérer l’espace public de la publicité en ne renouvelant pas son contrat avec JC Decaux afin d’embellir la ville, de développer l’expression citoyenne, de redonner de la place à la nature, de privilégier le commerce en ville, de protéger les jeunes générations…», relate aujourd’hui encore la Ville.
Si 326 panneaux publicitaires ont disparu en 2015, ce recul de la publicité est toutefois à relativiser. Banni fin 2014 des mobiliers urbains de la Ville, l’afficheur JCDecaux a en effet re-signé en février dernier un contrat avec le syndicat mixte des transports en commun (SMTC). Il pourra ainsi continuer à apposer ses publicités sur les abribus jusqu’en 2031.