EN BREF – La Ville de Grenoble a présenté à l’école maternelle Nicolas-Chorier une série de nouvelles blouses, ce jeudi 21 mars, veille de la Journée nationale des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem). Des vêtements de travail réalisés localement, à partir de coton bio et de polyester issus du recyclage de plastique. Et l’occasion de mettre en lumière un métier en pleine évolution.
Bleues, bio et locales. En cette journée nationale des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem), le personnel de la Ville de Grenoble va étrenner les nouvelles blouses. Réalisées par des couturières des Ateliers Marianne à Pont-de-Claix, celles-ci sont composées de coton bio tissé localement et de polyester issu de recyclage plastique. « Pas made in China ! », plaisante Maryline Messina, encadrante-couture qui participait hier à leur présentation à l’école maternelle Nicolas-Chorier.
Ce projet s’inscrit dans la volonté globale de la Ville de Grenoble de développer le bio et local. Suite à sa demande, une dizaine de couturières du chantier d’insertion ont ainsi fabriqué 900 blouses entièrement produites dans le bassin Rhône-Alpes.
Une concertation a eu lieu en amont entre les Atsem et les Ateliers Marianne « pour définir la coupe et la couleur des blouses au plus près des besoins et des envies des agents », indique la Ville. Résultat ? Les blouses sont dans des tons et coupes assez “classiques”. « Dans deux ans, on pourra partir sur des couleurs plus joyeuses », plaisante l’encadrante-couture.
« Au niveau du prix, elles sont 15 % plus chères par rapport aux produits chinois », précise Maryline Messina, mais d’un « matériel plus noble ».
Enseignants et Atsem en binôme
Avec ce projet de rééquipement du personnel, Fabien Malbet, adjoint aux écoles, souhaite « mettre en lumière » les 190 Atsem de la Ville de Grenoble. Et, plus particulièrement, leur rôle éducatif et d’assistance pédagogique auprès des enseignants de maternelle.
« Au fil du temps, les Atsem ont vu leur rôle évoluer vers un élargissement des missions éducatives sur le temps périscolaire et extrascolaire. Ils sont devenus les adultes de référence pour les enfants », considère ainsi la Ville.
Une évolution positive selon une agente de l’école maternelle Nicolas-Chorier. « On est bien mieux maintenant », estime-t-elle. Et celle-ci de souligner le respect mutuel entre Atsem et enseignants. De véritables « partenaires » qui formeraient des « binômes ».
« Aujourd’hui, on tend davantage vers le pédagogique, l’éducatif. » Une complémentarité que Ghislain Guy, correspondant de vie scolaire, résume ainsi : « Un enseignant sans Atsem, il râle. »
Et c’est là que le bât blesse. Si la Ville de Grenoble a créé cinquante postes d’Atsem supplémentaires* depuis 2012, il manque toujours neuf postes aujourd’hui, le nombre d’enfants augmentant sans cesse.
Un manque de personnel à l’origine de nombreuses grèves d’Atsem depuis 2015, dont la plus récente date du mardi 19 mars. Ceux-ci demandent des créations de postes pour améliorer leurs conditions de travail (comme le respect du ratio d’encadrement des enfants) mais aussi des titularisations et de meilleures rémunérations. Après toutes ces années de lutte, les esprits chagrin diront que les Atsem peuvent toujours aller se rhabiller… en bio.
CT et MB
- * La municipalité de Michel Destot avait lancé un plan sur trois ans prévoyant de créer des nouveaux postes d’Atsem, avec l’objectif que chaque classe de maternelle de Grenoble ait “son” Atsem. Elle avait ainsi prévu de créer une quarantaine de postes d’ici la rentrée 2015 mais en a finalement créé moitié moins. La majorité d’Eric Piolle en a, d’après nos calculs, ouvert une trentaine depuis.