FIL INFO – Dans un stade des Alpes où 4 920 spectateurs avaient pris place, les footballeuses du GF38 ont résisté avec de la détermination et du cœur à l’Olympique lyonnais, ce dimanche 10 mars, en demi-finale de la Coupe de France. Les Grenobloises n’ont cédé que dans les arrêts de jeu sur un but de la Norvégienne Ada Hegerberg (0−1).
Le miracle ne s’est pas produit pour le GF38 féminin en demi-finale de la Coupe de France. Pensionnaires de deuxième division, les footballeuses grenobloises n’ont pas réussi l’immense exploit d’être les premières à faire chuter l’ogre lyonnais cette saison. Mais elles sont quasiment parvenues à le pousser jusqu’à la séance des tirs au but. Ce qui est déjà une énorme performance. Il ne leur aura manqué que quatre minutes pour y arriver.
« Nous avons montré que nous étions vraiment une équipe solidaire »
« Nous y avons cru, expliquait Sandrine Bretigny, l’attaquante grenobloise, après le match. Nous avons montré aujourd’hui [dimanche, Ndlr] que nous étions vraiment une équipe solidaire. C’est dommage, nous aurions aimé aller aux penaltys et voir ce qui allait se passer. En tout cas, je suis fière de l’équipe et de ce que nous avons fait aujourd’hui. »
Face à la meilleure équipe française et européenne de ces dernières années, les joueuses de Nicolas Bach se sont fait confisquer le ballon. Mais bien regroupées en défense, elles se sont montrées très solides. Seule Eugénie Le Sommer se procurait une belle occasion dans le premier quart d’heure, mais croisait trop son tir du gauche (13e). Elle voyait ensuite sa tête passer à côté (25e). Sur cette action, l’internationale française s’ouvrait l’arcade sourcilière et devait céder sa place.
L’OL butait sur le rideau défensif grenoblois ou sur la gardienne Cindy Perrault (42e). À la pause, les Grenobloises tenaient le choc (0−0). Déjà une première victoire pour elles.
Au retour des vestiaires, après un nouveau bel arrêt de Perrault, les footballeuses du GF38 n’hésitaient plus à dégager loin devant dès qu’elles récupéraient le ballon. Se battant sur chaque action, elles défendaient ce 0 – 0 avec courage et beaucoup de cœur. « Nous avons construit ce groupe pour qu’il soit fort dans la tête et qu’il y ait cette solidarité. Nous sommes fiers de cela », appréciait l’entraîneur grenoblois Nicolas Bach.
Un dénouement cruel
Au fil des minutes, les Lyonnaises ne trouvaient toujours pas l’ouverture. « Notre objectif était de faire en sorte qu’elles s’agacent, précisait Nicolas Bach. Cela a réussi. Il y a deux classes d’écart entre elles et nous, nous jouons avec nos armes parce que nous voulions gagner. »
Le GF38 souffrait physiquement mais ne cédait rien à l’image de Perrault héroïque dans ses cages (85e, 88e). La gardienne avait aussi un peu de réussite sur une frappe lyonnaise heurtant son poteau droit (90e+1). Avant que la Norvégienne Ada Hegerberg, Ballon d’Or la saison dernière, n’envoie finalement Lyon en finale (90e+4).
« Cela faisait dix matchs que nous ne perdions pas, soulignait Sandrine Bretigny. Nous allons dire que nous n’avons presque pas perdu contre Lyon parce qu’il n’y a pas beaucoup d’équipes qui réussissent à tenir jusqu’à la 95e contre l’OL. Pour nous, c’est une victoire. J’espère que tout le monde s’est régalé. »
Les joueuses du GF38 auront bien mérité les applaudissements de leur public et la haie d’honneur des Lyonnaises à leur sortie du terrain. « Il y a deux choses, analysait à chaud Nicolas Bach : le scénario qui est cruel mais la fierté d’avoir fait le match que nous voulions faire, d’avoir donné ce que nous pouvions et sortir de ce match la tête haute. » Grenoble peut en effet être fier de ses footballeuses.
Laurent Genin