FIL INFO – Le collectif de l’Étoile ferroviaire de Veynes accuse l’État de laisser sciemment « pourrir » la ligne ferroviaire Grenoble-Veynes-Gap en jouant la montre sur les études à réaliser. Et appelle à un rassemblement le 2 mars autant des élus que des gilets jaunes. Soutenus par de nombreuses collectivités, les travaux à réaliser sur l’axe ferroviaire semblent en effet transcender les clivages politiques.
Face à un État accusé de « jouer la montre », le Collectif de l’Étoile ferroviaire de Veynes en appelle aux écharpes tricolores des élus… et aux gilets jaunes. Une manifestation est ainsi prévue le samedi 2 mars à 14 h 30 sur le rond-point du Fau, à Monestier-de-Clermont. Objectif ? Exiger du gouvernement qu’il s’engage financièrement dans les travaux de régénération de la voie ferroviaire Grenoble-Veynes-Gap.
Motif de la colère du collectif ? L’État s’est engagé à mener des études, en lien avec les collectivités pour identifier les axes ferroviaires prioritaires pouvant bénéficier d’une aide. Confiée au préfet François Philizot, la mission est censée prendre fin en mars 2019. Pourtant, aucune étude n’a pour l’heure été réalisée sur la ligne Grenoble-Gap. Une situation que Grenoble-Alpes-Métropole a d’ailleurs dénoncée auprès du préfet de région.
Une question qui transcende les clivages politiques
Pour le collectif, la situation est d’autant plus absurde que plusieurs acteurs publics se disent prêts à mettre la main au portefeuille. C’est le cas de la Métro, qui a voté un budget mobilisable de 2 millions. C’est aussi le cas du Conseil départemental de l’Isère et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Ces derniers ont ainsi chacun adopté un vœu actant leur intention de participer financièrement à des travaux sur la ligne, dans le cadre du contrat de plan État-région (CPER).
La Communauté de communes du Trièves, les communes iséroises de Lalley ou de Gresse-en-Vercors, ou la drômoise Lus-la-Croix-haute se disent, elles aussi, prêtes à participer. De même que le Département des Hautes-Alpes et la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Face à cet engouement massif des collectivités, les usagers de l’Étoile ferroviaire de Veynes s’étonnent du silence de l’État, soupçonné de laisser sciemment « pourrir la voie ».
La question semble transcender les clivages politiques. Ainsi, plusieurs élus ont-ils annoncé leur participation ou leur représentation à la manifestation. Parmi lesquels le député En marche des Hautes-Alpes Joël Giraud et la maire de Clelles et conseillère régionale Les Républicains Marie-Claire Terrier. Sans oublier le sénateur “rouge-vert¨ de l’Isère Guillaume Gontard ou le vice-président de la Métro en charge des Déplacements Yann Mongaburu.
FM
LA FNAUT DÉNONCE DES TER AUVERGNE-RHÔNE-ALPES SURCHARGÉS
Le Collectif de l’Étoile ferroviaire de Veynes n’est pas seul à protester. La Fnaut Aura (Fédération nationale des associations d’usagers des transports) dénonce ainsi « une situation qui dure » : la surcharge des trains régionaux en Auvergne-Rhône-Alpes. En cause ? Des trains trop courts, qui n’offrent pas des capacités suffisantes pour les passagers.
En 2018, la Fnaut avait déjà interpellé la Région Auvergne-Rhône-Alpes comme la SNCF sur cette question. « La SNCF expliquait alors que cette situation était conjoncturelle et était liée à des immobilisations pour pannes, mise au point de nouveaux matériels, réparations pour accident… », écrit-elle. Problème : un an après, rien n’a changé, selon la Fédération.
La SNCF et la Région sur le gril
« Les années passent et l’inaction devient inacceptable », fait ainsi savoir la Fnaut. Qui attend la mise en place de trains adaptés en taille à leur fréquentation.
Le regroupement d’usagers exige ainsi de la SNCF qu’elle trouve une solution à ses problèmes de maintenance, et de la Région qu’elle achète ou loue du matériel supplémentaire pour augmenter le nombre de places.
Parmi les solutions proposées, la Fnaut suggère ainsi à la Région de faire appel à d’autres conseils régionaux pour se faire prêter des trains, « comme la Région Ile de France vient de le faire ». Et la Fédération de rappeler que le ferroviaire constitue une réponse possible aux embouteillages et à la pollution atmosphérique. Avant de conclure : « Encore faut-il avoir suffisamment de trains ! ».