FOCUS - L'Europe va-t-elle venir à la rescousse de la ligne Lyon-Turin et revoir à la hausse son financement sur le tunnel transfrontalier mais aussi sur les accès à la ligne ferroviaire, jusque-là non éligibles aux crédits européens ? Le premier vice-président de la Région Auvergne Rhône-Alpes s'en réjouit par avance. La ministre des Transports, elle, dément toute avancée. Balle au centre ? Bruxelles n'a encore rien acté. Entre Lyon et Paris, la pression monte.
La Commission européenne va-t-elle remettre la main à la poche pour financer le Lyon-Turin, ce projet de tunnel transfrontalier toujours en stand-by, sur lequel s'écharpe la coalition italienne au pouvoir ? C'est ce qu'a avancé, le 18 février dernier, Étienne Blanc, le premier-vice président de la Région Auvergne Rhône-Alpes au terme d'une réunion de travail à Bruxelles qui s'est tenue le 13 février.
L'annonce intervient alors que l'Italie a été pressée par Paris et Bruxelles, ses deux autres partenaires du projet, de se positionner sur le Lyon-Turin. Et alors que ministère italien des Transports a publié, mi-février, une analyse sur la rentabilité de la ligne transalpine à grande vitesse. D'où il ressort qu'elle « présente une rentabilité très négative », avec des coûts supérieurs de 7 milliards d'euros à ses bénéfices, attendus à compter de… 2059.
Confusion
Bruxelles va-t-elle venir à la rescousse ? C'est ce que laissait entendre Étienne Blanc. « L'Union européenne est disposée à financer 50 % de la liaison Lyon-Turin dans sa totalité, c’est-à-dire le tunnel transfrontalier et les voies d’accès à l’ouvrage », soulignait le premier vice-président d'Auvergne Rhône-Alpes. Soit 10 % de plus que prévu, en contrepartie de la diminution du coût global des accès, passé de 7,7 à 4 milliards d’euros.
Une annonce aussitôt été démentie par la ministre des Transports, qui a appelé la Région à « ne pas entretenir la confusion ». Pour Elisabeth Borne, l'augmentation de 40 % à 50 % du financement des projets d'interconnexion ne constitue « en rien » un engagement nouveau « et encore moins spécifiquement sur le projet Lyon-Turin ». Fritures sur toute la ligne ?
Poursuivez votre lecture
Il vous reste 55 % de l’article à lire. Obtenez un accès illimité.
Vous êtes déjà abonné.e ? Connectez-vous