FIL INFO – L’étude sur la gratuité, totale ou partielle, des transports en commun dans l’agglomération grenobloise sera rendue fin mars. À un peu plus d’un an des prochaines élections municipales, il était visiblement urgent de remettre le sujet sur la table.
Il faudra attendre fin mars pour connaître les résultats de l’étude sur la faisabilité et la pertinence de la gratuité, totale ou partielle, du réseau de transports en commun de l’agglomération grenobloise. Une étude que le syndicat mixte des transports en commun (SMTC) a confié au bureau d’études MD Conseil.
A un an des échéances municipales, revoilà la question (re)propulsée sur le devant de la scène. En 2014, Eric Piolle en avait fait une de ses promesses de campagne. Alors candidat, le maire de Grenoble avait promis la gratuité des transports en commun pour les 18 – 25 ans. Avant de rétropédaler.
Depuis, le maire écologiste ne semble pas prêt de remettre le couvert. « La gratuité des transports en commun n’est pas la solution providentielle », avait-t-il souligné lors d’un conseil municipal en septembre dernier. Difficile, avait alors fait comprendre Eric Piolle, de se priver d’une partie aussi importante des recettes – 35 millions d’euros – issue de la vente des billets. Avant de renvoyer la balle dans le camp du SMTC.
Une étude au niveau national également
Le syndicat mixte a donc saisi la balle au bond. Il n’est pas le seul. En France, les études se multiplient. Au niveau national aussi puisque le groupement des autorités responsables de transport (Gart) – qui rassemble plus de 200 autorités organisatrices de transport – a également lancé en janvier une étude dans le même sens. Un Gart dont un des vice-présidents est le président du SMTC de l’agglomération grenobloise, au titre de délégué logistique du dernier kilomètre.
Le Gart n’est pas un militant acharné de la gratuité des transports en commun. Il l’a fait savoir à plusieurs reprises.
« Face aux enjeux de report modal, de développement des réseaux de transport (TCSP, accessibilité…) et aux contraintes financières pesant sur les collectivités locales, les recettes tarifaires demeurent une source de financement dont il est difficile de se priver », soulignait le Gart dans un rapport réactualisé en 2017.
Les jeux sont-ils faits ? C’est en tout cas la coopérative Iter qui a hérité de cette étude « pour se sortir de la prise de position historique du Gart et aborder la question avec moins d’a priori », souligne Yann Mongaburu, le président du SMTC de l’agglomération grenobloise.
« L’objectif est de mesurer la faisabilité mais aussi les effets attendus des gratuités, notamment en termes de report. Il s’agit aussi de voir aussi quels pourraient être les financements possibles ». Quoi qu’il en soit, les résultats de l’étude seront connues en juin.
Patricia Cerinsek