FOCUS – Lionel Beffre, préfet de l’Isère, a présenté ce mercredi 13 février le dispositif de « quartiers de reconquête républicaine » pour la métropole grenobloise. À la clé, un renfort de près de 70 fonctionnaires de police d’ici la fin 2019. De quoi étoffer les effectifs déployés sur les quartiers de la Villeneuve de Grenoble et d’Échirolles et Renaudie-Champberton à Saint-Martin‑d’Hères. Le tout au titre de la police de sécurité du quotidien.
Le préfet de l’Isère a tracé, ce mercredi 13 février, les contours du dispositif local des « quartiers de reconquête républicaine » (QRR), lancé à l’automne 2018 par le ministère de l’Intérieur. Un cadre dans lequel s’inscrit la police de sécurité du quotidien (PSQ) réclamée à cor et à cri par les communes de Grenoble, de Saint-Martin-d’Hères et d’Échirolles. Vœu désormais exaucé avec la création annoncée ce vendredi 8 février de deux QRR dans l’agglomération grenobloise.
Sont concernés les quartiers de la Villeneuve de Grenoble et d’Échirolles ainsi que le quartier Renaudie-Champberton à Saint-Martin‑d’Hères. À la clé ? Une augmentation des effectifs de police dans la circonscription de sécurité publique (DSP) de Grenoble d’ici fin 2019.
De quoi étoffer les rangs de la police de sécurité du quotidien déployés sur l’agglomération. Voire compléter les rangs du groupe d’action anti drogue (Gad) récemment créé par Nadine Le Calonnec, la directrice de la DDSP de l’Isère.
« Nous aurons comblé l’écart qui nous sépare de l’effectif de référence »
« Ce dispositif de reconquête républicaine va permettre d’avoir des effectifs supplémentaires », explique Lionel Beffre, le préfet de l’Isère. Concrètement ? « D’ici la fin de l’année 2019, nous aurons au total 70 policiers supplémentaires sur la circonscription », précise le haut fonctionnaire.
Un renforcement se déroulant en trois temps dont la première phase a déjà permis d’obtenir 20 policiers de plus en décembre 2018. « Ce qui a permis la création du groupe anti-drogue qui est appelé à s’étoffer dans le cadre des QRR », poursuit le préfet.
Le deuxième temps de la manœuvre ? Il est programmé pour le mois de juin prochain, avec l’arrivée de quinze policiers.
« Là, avec les vingt du mois de décembre, nous aurons comblé l’écart qui nous sépare de l’effectif de référence », se félicite Lionel Beffre. Enfin, plus spécifiquement liés aux QRR, entre trente et trente-cinq autres fonctionnaires de police vont ensuite compléter le dispositif.
Quant à la périmétrie des quartiers ciblés, elle résulte d’un travail effectué en amont avec les maires des communes concernées. La raison en est simple et réside dans le seul souci d’efficacité. « Si les QRR sont trop étendus, nous diluons les effectifs sur un territoire sans homogénéité. Et qui, de surcroît, n’a pas les mêmes problèmes d’un endroit à l’autre », justifie Lionel Beffre.
Pourquoi précisément ces secteurs ? « Parce qu’ils sont classés en zones urbaines sensibles (Zus) et que, parallèlement, le dispositif Anru va nous permettre de réhabiliter ces quartiers », expose le préfet. Un renouvellement urbain salué par les habitants et conseils syndicaux, qui n’en réclament pas moins qu’il soit accompagné de plus de sécurité, affirme Lionel Beffre.
« Le QRR, ce n’est pas déshabiller Paul pour habiller Pierre ! »
« Tout ceci veut dire que nous aurons un dispositif adapté pour, au total, près de 30 000 habitants. Et qui nous permettra d’être plus efficaces contre ces trafics qui irriguent une partie de la vie des jeunes de ces quartiers », estime Lionel Beffre.
Pour autant, comment tout cela va-t-il s’articuler entre les quartiers à la fois en ZSP et en QRR, comme les deux Villeneuve ? En effet, ces ZSP sont déjà investies par les brigades spécialisées de terrain (BST). Vont-elles voir s’y ajouter les effectifs de la QRR ?
Lionel Beffre admet que c’est effectivement un peu compliqué. Pour la simple raison « que nous avons là affaire à des classements successifs dans le temps », rappelle-t-il. En tout cas, pas de quoi démonter le préfet. « Le QRR ce n’est pas destiné à déshabiller Paul pour habiller Pierre, c’est destiné à mieux habiller Pierre ! », rétorque-t-il.
En clair ? Tout le dispositif BST déjà en place sur ces quartiers et d’autres comme Teisseire ou Mistral va perdurer. « Le moment n’est pas venu de modifier un dispositif qui commence à faire ses preuves », juge Lionel Beffre.
Joël Kermabon